lundi 9 août 2010

Congo - Cinquantenaire de l'indépendance : l'opposition congolaise refuse de prendre part à l'événement

(Les depeches de Brazzaville 09/08/2010)
Au cours d'une conférence de presse organisée le 6 août à son siège à Brazzaville, le président de l'Alliance pour la République et la démocratie (ARD), Mathias Dzon, a annoncé que cette plateforme politique des partis de l'opposition ne participerait pas aux différentes cérémonies prévues pour le cinquantenaire de l'indépendance.
Selon l'ARD, la journée du 15 août devra être pour le peuple congolais une journée de souvenir, de recueillement et de réflexion. Souvenir, parce que cette date historique marque l'aboutissement de la longue lutte du peuple congolais pour recouvrer la liberté et prendre en main son destin.
Le recueillement, a dit le conférencier, parce que le sentier parcouru du 15 août 1960 au 15 août 2010 a été plutôt un sentier de la discorde, de la mort et des espoirs trahis. L'indépendance, a-t-il ajouté, postulait la construction du bien-être politique, économique, social et culturel de tous les Congolais et la participation de tous ceux animés de l'idéal de construire une nation véritablement indépendante et prospère. « Cet espoir s'est transformé en désespoir faute d'acteurs politiques animés d'un véritable esprit de patriotisme », a déclaré Mathias Dzon.
La réflexion ou la méditation, a dit l'orateur, consiste à exhorter tous les Congolais au devoir de mémoire. « Il faut arrêter la mauvaise roue de l'histoire pour préparer le prochain cinquantenaire de l'espoir et de l'espérance. Réfléchissons et osons croire pour nous engager bien fermement », a martelé Mathias Dzon.
Le conférencier pense qu'il est injuste que le pouvoir de Brazzaville organise des festivités du cinquantenaire de l'indépendance avec faste pendant que les Congolais vivent dans une misère indicible, marquée par la hausse vertigineuse des prix des produits de première nécessité, la rareté de l'eau et de l'électricité à Brazzaville et Pointe-Noire, les difficultés des transports en commun, les maigres salaires des fonctionnaires, etc.
Le rêve des Congolais, a insisté le conférencier, est de construire une nation démocratique et prospère, respectueuse de ses citoyens, de ses lois et de ses règlements. Une nation, a-t-il insisté, où les inégalités, les injustices, et le tribalisme seront bannis.

Roger Ngombé
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