mardi 3 août 2010

Cameroun - Paul Biya en route pour le Brésil

(Mutations 03/08/2010)
Le chef de l’Etat effectue dès demain une visite officielle dans ce pays où le Cameroun a rouvert son ambassade en 2004.
Rentré au Cameroun samedi, 31 juillet 2010, le président de la République quitte Yaoundé demain à destination de Brasilia, la capitale brésilienne. Il effectue dans ce pays une visite officielle à l’invitation du président Luiz Inacio Lula da Silva. En attendant le communiqué officiel du Cabinet civil attendu dans les prochaines heures, les premiers membres de la suite de Paul Biya sont arrivés au Brésil dans la matinée du dimanche 1er août 2010.
Entre le 8 et le 11 février 2010, le ministre camerounais des Relations extérieures, Henri Eyebe Ayissi, a dirigé la délégation du pays aux travaux de la troisième commission mixte Cameroun-Brésil. Mais avant cette visite de travail, les deux chefs d’Etat qui ont profité de leur séjour à Copenhague au Danemark au mois de décembre 2009, ont abordé divers aspects de la coopération bilatérale d’autant que ledit contact humain entre les deux chefs d’Etat intervenait quatre ans après la réouverture de l’ambassade du Cameroun au Brésil.
Déjà, du 10 au 14 avril 2005, les autorités brésiliennes avaient choisi un symbole fort pour traduire le renforcement des relations entre leur pays et le Cameroun, en entamant par ce pays le deuxième séjour en Afrique du président brésilien, Luiz Inacio Lula da Silva, la première dans ce pays, avec la réouverture de l’ambassade du Brésil à Yaoundé. Le chargé d’affaires du Brésil au Cameroun, Arnaldo Salabert, avait expliqué dans un entretien dans ces mêmes colonnes que la représentation diplomatique brésilienne avait été fermée voilà six ans pour des raisons budgétaires. Et le fait qu’une nouvelle représentation ouvre ses portes montre la grande importance que revêt le Cameroun aux yeux du Brésil.
«La coopération brésilienne concerne le transport, l’éducation, le commerce, le sport… (…) Et je pense qu’il y a beaucoup de possibilités de coopération. D’abord parce que ce sont des pays tropicaux en voie de développement, et, en plus, les deux pays se font face sur le plan géographique. Ce n’est que l’océan qui nous sépare. De l’autre côté de Kribi, c’est Copacabana, à Rio de Janeiro», avait alors expliqué Arnaldo Salbert.
Visas suspendus
Ce resserrement des liens avait logiquement été loué par le président camerounais, Paul Biya, qui a insisté le 10 avril 2005, sur l’importance de la visite de Lula. «Votre visite est le point de départ d'un nouvel élan pour nos relations», avait déclaré Paul Biya en présence de son invité de marque. Accompagné d’une délégation de chefs d’entreprise, le président brésilien avait plaidé, une nouvelle fois, en faveur du développement du commerce entre son pays et les nations africaines, un flux Sud-Sud qui constitue l’un des axes forts de sa politique commerciale.
Les échanges du Brésil avec le continent africain ont totalisé 6,5 milliards de dollars en 2004, dont près de la moitié avec le Nigeria, où Lula devait se rendre après son séjour au Cameroun.
Cette bonne santé des relations entre le Cameroun et le Brésil a été louée par le ministre d'Etat des Relations extérieures du Brésil, Celso Amorim, lors de la commission mixte Cameroun-Brésil au mois de février dernier. Pour sa part, le Cameroun s'est déclaré prêt à tirer profit de l'expérience brésilienne puisque ce pays est considéré comme la 10ème puissance industrielle du monde.
En rouvrant la chancellerie camerounaise à Brasilia, la première conséquence a été de dispenser les détenteurs d’un passeport diplomatique ou de services de tout visa pour l’entrée au Brésil. D’autre part, lors de son séjour à Yaoundé en 2005, le président Lula, qui tenait à encourager les opérateurs économiques camerounais à commercer avec son pays, a déclaré libre l’entrée des hommes d’affaires du Cameroun au Brésil. Un pays qui sera un important pôle d’attraction au cours des quatre prochaines années avec ses deux rendez-vous planétaires: La coupe du monde de football et les Jeux olympiques.

Léger Ntiga
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