Le risque d'embrasement resurgit dans ce pays d'Afrique de l'Ouest, où la présidentielle avait été reportée six fois depuis 2005.
Le Conseil constitutionnel, dont le président Paul Yao N'Dré est un proche de Gbagbo, a invalidé les résultats provisoires de la Commission électorale indépendante (CEI), qui créditaient Alassane Ouattara de 54,1% contre 45,9% au président sortant. Il a «annulé» les votes dans sept départements du nord, sous contrôle ex-rebelle depuis 2002, où selon le camp Gbagbo le scrutin avait été «frauduleux», sous prétexte de «bourrages d'urnes» et de votes forcés. L'ONU et les principales missions d'observation internationales ont jugé pourtant que le scrutin s'était globalement déroulé d'une manière correcte, malgré quelques incidents parfois violents.
Les partisans de Outtara : «Laurent Gbagbo est battu»
Avant même la proclamation des résultats définitifs, le camp de l'ex-Premier ministre de Félix Houphouët-Boigny, avait annoncé qu'il «ne reconnaîtra pas les décisions du Conseil constitutionnel qui seront rendues dans de telles conditions». Les décisions rendues publiques, Amadou Gon Coulibaly, le directeur de campagne d'Alassane Ouattara a déclaré : «Laurent Gbagbo est arrivé par un putsch militaro-civil à la tête de l'Etat en 2000. Aussi (croit-il, ndlr) qu'il peut rééditer en 2010» ce mode d'accès à la présidence. «C'est pour ça qu'il commence à prendre des dispositions» comme la fermeture des frontières, a-t-il asséné. «Mais ça ne changera strictement rien. Le peuple de Côte d'Ivoire s'est exprimé, Laurent Gbagbo est battu».
Des incidents signalés à Abidjan
Cette élection, qui était censée mettre fin à une décennie de crise dans ce pays coupé en deux entre un sud loyaliste et un nord aux mains d'une l'ex-rébellion depuis un putsch raté contre Laurent Gbagbo en 2002, risque de provoquer des affrontements, voire une guerre civile. A Abidjan, des incidents faisant plusieurs blessés ont été signalés dans la matinée. Jusqu'ici, pour ne pas aviver les tensions, la communauté internationale s'est montrée prudence dans un contexte où, de surcroît, elle a que peu de moyens de pressions.
Paris appelle «au calme et à la responsabilité»
La France a appelé les Ivoiriens «au calme et à la responsabilité», souhaitant que les règles démocratiques soient appliquées. Elle a indiqué ne pas avoir changé son dispositif militaire à ce stade en Côte d'Ivoire, où sont déployés le 900 hommes de la force Licorne. Dans les rangs des pro-Gbagbo, la rhétorique contre la France, accusée de soutenir Alassane Ouattara, reprenait de la vigueur. Pour «Notre voie», quotidien du parti présidentiel, «le coup d'Etat de la France a encore échoué».
résentant de l'ONU en Côte d'Ivoire conteste la victoire de Laurent Gbagbo à la présidentielle
Leparisien.fr
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