lundi 2 août 2010

RDC : surcharge, vétusté... causes des naufrages (PAPIER GENERAL)

(Xinhuanet 02/08/2010)
KINSHASA -- Le naufrage qui s'est produit en République démocratique du Congo (RDC) le 28 juillet, causant au moins 49 morts, relance le débat sur la sécurité dans le transport fluvial dans ce pays d'Afrique centrale.
La baleinière qui a coulé sur la rivière Kasaï, dans la province du Bandundu, aurait plus de 260 personnes à son bord, selon Daniel Mayele, un des rescapés et gérant du bateau.
D'après Albert Mumba, un des rescapés et comerçant sur le fleuve Congo, "nous étions nombreux dans ce baleinière" et "il y avait des passagers qui ont normlement payé leurs tickets et également beacoup de passagers clandestins".
Pour lui, la cause de ce naufrage est bel et bien le surcharge et la vetusté du bateau. "Duarant le voyage, le bateau a connu plusieurs pannes de moteur. Mais le capitaine nous a dit que tout ira bien", a-t-il affirmé.
Le responsable de la Police fluvial, Jolly Limengo, a affirmé que cette embarcation était en nette surcharge et n'a pas résisté au choc face à la force des remous. Il a en outre épinglé la vétusté du ferry.
Selon un responsable de la la Régie des Voies Fluviales (RVF), on ne sait pas exactement le nombre de personnes qui voyagent à bord de ce bateau. "Parfois le nombre donné par le manifeste de bord est erroné. Car ce bateau transportait également beaucoup de passagers clandestins", a-t-il déclaré.
L'année dernière, plus de 2.000 personnes sont mortes dans des naufrages en RDC, a déclaré un responsable du service de la sécurité fluvial et maritime au ministère des Transports et de la Communication.
En novembre 2009, plusieurs centaines de personnes ont péri noyés lors du naufrage d'un bateau de la société SODIFOR sur le lac Mai Ndombe, dans le territoire de Kutu, dans la province du Bandundu, au Nord-Ouest de Kinshasa. Le nombre exact de passagers qui se trouvaient à bord de ce bateau n'est pas connu.
Selon un responsable technique de la RFV, les principales causes des naufrages enregistrés en RDC sont la surcharge, la vétusté des matériels flottants (bateaux et ferry) qui pour la plupart datent de la période coloniale. Le manque de matériels de balisage sur le fleuve Congo et ses affluents, l'inexpérience et le manque de formation du personnel navigant sont également parmi les causes des accidents.
"Et à cela il faut ajouter l'irresponsabilité des autorités politiques congolaises du secteur qui ont laissé le secteur de la navigation fluvial entre les mains des amateurs peu soucieux de la sécurité des passagers", estime ce responsable.
Pour nombreux observateurs, la corruption et l'impunité constituent aussi une des raisons de fréquents cas de naufrage enregistrés sur le fleuve Congo et ses affluents.
Raymond Mohaka, opérateur économique du secteur fluvial a dénoncé la pratique de la corruption qui gangrène le secteur de la navigation fluvial en RDC.
"Cette corruption se fait à un plus haut niveau. L'on se rappelle que l'ancien ministre des Transports, Mathieu, était impliqué l'année dernière dans la corruption qui a entouré l'achat d'un vieux bateau qui aura coûté la bagatelle de 35 millions de dollars américains. Ce bateau a fait naufrage avant même de naviguer. Mais malheureusement, il n'a pas été sanctionné, malgré son interpellation par Parlement congolais", s'est-il indigné.

Par Luc Roger Mbala
© Copyright Xinhuanet

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire