mercredi 18 août 2010

Benin - POUR FORFAITURE ET PARJURE: Yayi Boni devant la Haute Cour de Justice ?

(Nettali 18/08/2010)
Les députés béninois veulent envoyer le Chef d’Etat, Yayi Boni, devant la Haute cour de justice pour « forfaiture et parjure » dans l’affaire « ICC-Services et consorts », a- t-on appris ce lundi 17 août 2010. Sur les 83 députés devant statuer sur l’affaire, 50 députés ont été favorables à la procédure de traduction du chef de l’Etat devant la Haute Cour.
Tout est parti de la fête du cinquantenaire de l’indépendance du Bénin, période à laquelle, la demande de mise en accusation du Président de la République Yayi Boni a eu des échos sur l’ensemble territoire béninois. En effet sur 83 députés, 50 signataires parmi lesquels figurent certains députés appartenant à la mouvance présidentielle, ont demandé la traduction de Yayi Boni devant la haute cour de justice.
Ces derniers reprocheraient à leur Chef d’Etat de fricoter avec les responsables de ladite société incriminée en plus d’avoir reçu en audience certains membres de la société mise en cause. C’est aussi le fait pour le Président béninois de s’afficher publiquement avec ces derniers de manière « ostentatoire » qui a fait sortir les représentants du peuple de leurs gonds.
Les honorables députés béninois sont allés plus loin accusant Yayi Boni d’avoir laissé la même société, à savoir « ICC services » exercer des fonctions régaliennes de l’Etat, en offrant un véhicule à la Gendarmerie de Klouékanmè, en construisant des centres de Santé et en réalisant des forages pour les besoins de la population.
Certains des députés signataires pensent même que le financement des activités politiques des partis au pouvoir et des mouvements de soutien proviendrait des dirigeants de ladite société.
Pour rappel l’entreprise ICC-services, (Investment consultancy and computering) Services) a été enregistrée en 2006 au Bénin sous la forme d’une association à but non lucratif, avec pour vocation de mener des activités liées à la santé, à l’assistance en informatique et à la formation des jeunes diplômés. Elle s’était par la suite lancée dans la collecte et la rémunération d’épargne, proposant des taux d’intérêt de 200%. Près d’un million de Béninois avaient alors souscrit à ces placements aux taux plus qu’intéressants. Mais placements qui vont se révéler en fin de compte chimériques. Les premières difficultés de paiement pour cette société n’allaient apparaître que plus tard. Le montant de fraude serait estimé à 100 milliards de francs CFA plongeant ainsi beaucoup d’épargnants dans le désarroi et le dénuement.
Le ministre de l’Intérieur Armand Zinzindohoué et le Procureur général près la Cour d’appel de Cotonou ont été d’ailleurs emportés par la tempête, puisque alertés par la BCEAO (Banque Centrale des Etats de l’Afrique de l’Ouest), ils avaient cherché à étouffer l’affaire.
bref, si cela se confirme, ce sera une sorte d’affaire Madoff à l’africaine !

Mamadou Lamine Sané (stagiaire)
- Mis en ligne par Lamine Sène -
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