vendredi 12 novembre 2010

Niger - Du soutien pour Tandja, mais...

(Le Faso.net 12/11/2010)

Acte un : La Cour de justice de la Communauté économique des Etats d’Afrique de l’Ouest (CEDEAO), basée à Abuja, a ordonné, lundi dernier la libération de l’ancien président du Niger, Mamadou Tandja, l’homme du « tazartché », déchu le 18 février 2010 par un putsch militaire. Pour ladite Cour, « l’arrestation et la détention » de l’homme qui a dirigé le Niger de 1999 à 2010, et qui a finalement eu des envies d’éternité au pouvoir, sont « arbitraires ».
Acte deux : Du tac au tac, le berger n’a pas tardé à donner sa réponse à la bergère. Et, pour l’instant en tout cas, c’est « Non ». Le Niger va simplement demander à ce tribunal ouest-africain, qui ne peut imposer l’application de ses verdicts, de revoir sa copie. « Le gouvernement nigérien va demander la révision du procès, seule possibilité devant ce tribunal », a indiqué une source gouvernementale citée par l’Agence France Presse, et qui a requis l’anonymat. « L’ex-président ne sera pas relâché comme s’il n’avait pas commis de crime. Le seul parjure d’avoir violé son serment de « respecter et de faire respecter la Constitution du Niger » pouvait mettre Mamadou Tandja à l’ombre pendant de nombreuses années », a martelé le responsable gouvernemental.
Le chantre du « tazartché » restera donc au frais... jusqu’au « moment opportun, où les Nigériens et la justice décideront de son sort ». On se rappelle en effet que le chef de la junte au pouvoir au Niger, le général Salou Djibo, avait prévenu, fin juillet, que l’ex-chef d’Etat, retenu dans une villa dans l’enceinte de la présidence, ainsi que son ex-ministre de l’Intérieur, Albadé Abouba, gardé dans une caserne militaire à Niamey, ne seraient pas « relâchés » pour le moment.
Pour avoir plongé son pays dans une grave crise, en modifiant, en 2009, la Constitution pour se maintenir au pouvoir au terme de son second mandat alors que la Loi fondamentale limitait les mandats présidentiels à deux quinquennats consécutifs, Mamadou Tandja a favorisé une énième irruption de l’Armée dans la vie politique nigérienne. La junte s’est engagée, depuis, dans un processus de restauration démocratique, qui vise à rendre le pouvoir aux civils au terme d’élections pluralistes et transparentes.

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