vendredi 29 octobre 2010

Gabon - Le rapport de Transparency International sur la Corruption – quelles implications au Gabon ?

(Le Post.fr 29/10/2010)

L’ONG Transparency International vient de publier son rapport sur la Corruption dans le Monde. Les pays analysés (178) sont notés sur une échelle de 0 à 10, 10 étant la meilleure note.
Voici les retombées du jour dans les pays voisins, que nous présentent Gabonéco et RFI.
Au Kenya (154ème place, indice IPC 2.1) : Soupçonné de corruption, le chef de la diplomatie kényane démissionne. Comme nous l’explique Samuel Kimeu, le directeur de l’ONG au Kenya, «L'important pour nous est que l'enquête continue, qu'elle soit crédible, et que les responsables soient traduits en justice ».
Au Nigéria (134ème place – indice IPC 2.4): publication d’une liste de politiciens recherchés (une quarantaine de noms) sur le site de la Commission contre le crime économique et financier EFCC, EFCCnigeria.org.
Qu’en est il au Gabon ?
Le Gabon est à la 110ème place, avec un indice de 2.9, en baisse de 4 places sur l’année précédente. Ce qui permet à Gabonéco de dire que la « corruption se porterait bien au Gabon ».
L’agence en charge est la CNLCEI, dont le site Internet est www.CNLCEI.ga.
Financée par les bailleurs de fonds et sous la tutelle des Autorités gabonaises, elle n’a, à ce jour, publié que 4 rapports d’activité (2004, 2005, 2006 et 2008). Il ressort des indications données par l’AGP que depuis sa mise en place, elle s’est abstenue de statuer sur des cas avérés d'enrichissement illicite ou de sanctionner leurs auteurs.
Comparativement au site de son homologue nigériane (www.EFCCNigeria.org), l’information fournie est pauvre et non actualisée. En effet, pas de publications depuis décembre 2008. Son champ d’application est plus restreint (déclaration de patrimoine et sensibilisation) que celui de son homologue nigériane, qui s’intéresse aussi aux activités économiques.
En ce sens, l’agence nigériane reflète mieux les principes édictés par la Convention des Nations Unies contre la Corruption, la seule initiative internationale offrant un cadre permettant de mettre fin à la corruption et pour laquelle milite Transparency International.
Pour en revenir à l’Agence gabonaise, où en sont ces travaux ? Les personnes susceptibles d’alerter sur des cas de corruption sont-elles véritablement indépendantes et protégées ?
L’hebdomadaire Jeune Afrique annonçait il y a une dizaine de jours l’émergence de dossiers. Espérons que pour montrer son indépendance du Pouvoir, elle ne se bornera pas à pointer quelques cas marginaux ou sélectionnés en seule considération de leur positionnement politique, par exemple anciens dirigeants du PDG passés dans l’Opposition au sein de l’Union Nationale. Au Nigeria, la publication récente d’une liste de politiciens corrompus n’a pas plu au pouvoir en place, ainsi que nous le rappellent RFI et Gabonéco.
On se réjouit pour les membres de cette commission qui bénéficient à présent d’un régime spécial de retraite (cf AGP du 28/10/2010) qui vient d’être approuvé par le Sénat.
«Ces résultats indiquent que des efforts beaucoup plus importants doivent être accomplis vers le renforcement de la gouvernance à travers le monde. Lorsque les moyens de subsistance d’un si grand nombre de personnes sont en jeu, les engagements des gouvernements envers l’anti-corruption, la transparence et la redevabilité doivent se traduire par des actions concrètes. La bonne gouvernance est un élément essentiel de la solution aux problèmes de politique mondiale auxquels sont confrontés les gouvernements », a indiqué la présidente de Transparency International, Huguette Labelle.
«Tolérer la corruption est inacceptable : trop de personnes pauvres et vulnérables continuent de souffrir de ses conséquences à travers le monde. Il faut davantage de respect des lois et réglementations existantes. Il ne devrait y avoir aucun refuge pour les corrompus ou leur argent», a ajouté Huguette Labelle.

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