lundi 18 octobre 2010

Côte d'Ivoire - Marché ivoirien des assurances : une bonne santé nourrie par la branche vie

(Les Afriques 18/10/2010)
Malgré la crise que connaît la Côte d’Ivoire depuis 1999, le marché ivoirien des assurances se porte plutôt bien, tiré par les performances de l’assurance vie.
Leader de la zone CIMA (Conférence interafricaine des marchés d’assurances), regroupant seize pays d’Afrique de l’Ouest et du centre, le secteur ivoirien de l’assurance est sur une bonne dynamique. Malgré la crise que connaît le pays, il se porte plutôt bien, enregistrant un taux de croissance oscillant entre 8 et 10%. Au cours des quatre dernières années, le chiffre d’affaires du secteur n’a cessé de croître. De 137,9 milliards de francs CFA en 2006, il est passé à 148,66 milliards en 2007, puis à 167,31 milliards en 2008, et à franchi la barre symbolique des 170 milliards de francs CFA au terme de l’exercice 2009. « Avec un chiffre d’affaires en constante évolution, passé de 55,38 milliards en 2006 à environ 60 milliards en 2007, et établi à 66,7 milliards en 2008, la banche vie est de loin la sève vivifiante de la bonne santé du secteur », note Dicoh Balamine, le secrétaire général permanent de l’Association des sociétés d’assurances de Côte d’Ivoire (ASA-CI).
« Sur les 32 sociétés qui y opèrent, seulement la moitié est véritablement viable ; il faut sortir, pendant qu’il est encore temps, les compagnies boiteuses. »
Ainsi, la belle dynamique de croissance du secteur ivoirien des assurances est tirée par la branche vie, dont le poids oscille autour de 40% dans ces résultats. Pour Dicoh Balamine, cette situation – qui peut paraître quelque peu paradoxale dans un environnement social où l’assurance est la chose à laquelle pensent les populations seulement après avoir satisfait tous leurs besoins primaires et où la police la plus connue est l’assurance automobile du fait de son caractère obligatoire – s’expliquerait essentiellement par « la montée en puissance sur notre marché de la bancassurance au cours des cinq dernières années ». Les résultats de la branche auraient été encore meilleurs si les compagnies d’assurances avaient su capitaliser la belle opportunité à elles offerte par l’administration fiscale ivoirienne, qui a consenti à défiscaliser les indemnités de fin de carrière (IFC). « Pour le moment ces compagnies ne sont pas encore parvenues à convaincre les entreprises de leur transférer la gestion de ces indemnités, alors qu’il y a là un fort potentiel de développement de notre marché au travers de souscriptions de nouveaux contrats, ce qui augmenterait leurs réserves techniques et par conséquence conforterait leurs capacités d’investissements » se désole-t-on quelque peu au Ministère de l’économie et des finances, à juste titre.
Mobilisatrice d’épargne
L’ASA-CI entend à cet effet travailler les années à venir sur cette question. « Car elle participe du renforcement du développement de la branche vie, qui est mobilisatrice d’épargne et donc potentiel investisseur dans l’économie de notre pays », explique le secrétaire général permanent de l’association. En espérant que les entreprises comprendront qu’en recourant à une compagnie d’assurances pour gérer l’IFC elles pourraient étaler dans le temps l’impact financier de leur obligation contractuelle. Ce qui du reste n’est pas acquis d’avance. En attendant, les 32 compagnies qui peuplent le marché ivoirien de l’assurance se doivent, pour survivre, d’innover, d’élargir l’assiette de la matière assurable. Un jeu dans lequel elles connaissent des fortunes bien diverses. Pour Jean Michel Adéchi, un ancien haut cadre de la direction des assurances au Ministère ivoirien de l’économie et des finances, « le secteur des assurances, qui représente aujourd’hui 1,67% de la création de richesse dans notre pays, peut mieux faire. Il y a juste lieu d’assainir le secteur. Pour qu’une société d’assurances soit viable sur notre marché, il lui faut réaliser un chiffre d’affaires moyen de 3 milliards FCFA. Sur les 32 sociétés qui y opèrent, seulement la moitié est véritablement viable ; il faut sortir, pendant qu’il est encore temps, les compagnies boiteuses. »
Un pavé dans la marre que corrobore le récent retrait de leur agrément par la Commission régionale de contrôle des assurances (CRCA) à trois compagnies ivoiriennes : AIA, Somat Assurances, GMTCI. Mais pour l’ancien haut fonctionnaire ivoirien, « cette situation atteste, si besoin est, de l’impérieuse nécessité pour l’administration d’être très regardante sur le respect par les compagnies des dispositions réglementaires de la CIMA, mais également d’accentuer le contrôle du secteur ». S’il est vrai que le marché ivoirien des assurances affiche un beau dynamisme, celui-ci est porté essentiellement par les groupes Colina, NSIA, AGF, LMAI, UA, AXA et La loyale.
Louis S. Amédé
Le marché ivoirien de l’assurance
Les années passent et se ressemblent sur le marché ivoirien de l’assurance où une trentaine de compagnies rivalisent d’ingéniosité pour s’attirer les faveurs d’une population pas forcément très intéressée par les polices d’assurances. Si le top cinq est quasiment le même, les écarts entre ses membres tendent à se resserrer. Le groupe Colina tient toujours la pole position, avec dans son sillage immédiat UA Vie sur la branche vie, et NSIA-CI sur la branche non vie.
Classement par chiffre d’affaires réalisé en 2008 (en FCFA)
Rang Compagnie d’assurances Chiffre d’affaires de l’exercice 1er Colina SA 22 611 381 208 2ème Colina Vie 15 464 712 711 3ème UA Vie 13 740 026 601 4ème NSIA CI 13 640 961 154 5ème AGF Vie 8 708 852 350 6ème NSIA-Vie 8 341 051 061 7ème LMAI 8 200 414 473 8ème AGFCI 8 026 193 715 9ème AXA 7 907 349 748 10ème La Loyale 7 362 004 320

Source ASA-CI
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