(Xinhuanet 30/10/2010)
NAIROBI -- La Commission kenyane de lutte contre la corruption (KACC) a annoncé vendredi qu'elle enquêtait sur quatre ministres et 45 hauts responsables gouvernementaux pour des actes présumés de corruption dans une nouvelle guerre contre le mal dans le pays.
Le directeur de KACC, Patrick Lumumba, a confié à des journalistes à Nairobi qu'ils sont en train de resserrer l'étau autour de hauts responsables et que ces derniers feraient face à la vigueur de la loi.
"Nous enquêtons sur de très hauts responsables publics dont nous ne pouvons pas révéler les noms à ce niveau, mais nous le ferons avec le temps", a expliqué le Dr. Lumumba.
"Nous enquêtons sur pas moins de quatre ministres et pas moins de 45 hauts responsables de parapubliques", a-t-il déclaré à des journalistes à Nairobi. Il a indiqué que les officiels travaillent actuellement très tard dans la nuit pour s'assurer que les coupables répondent de leurs actes devant la justice. M. Lumumba a, toutefois, refusé de donner les noms de ceux qui font l'objet d'enquêtes, préférant dire qu'ils seront connus "avec le temps et que ce temps arrivera peut-être bientôt".
"Nous cherchons à conclure les enquêtes", a indiqué le Professeur Lumumba. La mesure survient après la double démission forcée du ministre des Affaires étrangères Moses Wetangula et son Secrétaire permanent Thuita Mwangi suite à une enquête parlementaire menée par la Commission sur la défense et les relations étrangères sur l'acquisition et la vente des ambassades kenyanes au Japon, au Nigeria, en Belgique et au Pakistan.
La commission de lutte contre la corruption a écrit aux gouvernements américain, britannique et suisse dans l'optique d'arriver à la racine des affaires, dans lesquelles le Kenya a perdu des milliards dans des contrats louches, des livraisons fictives et du vol pur et simple.
Le développement survient aussi alors que le ministre de l'Energie Kiraitu Murungi a accusé le parlement de diffamer injustement les ministres d'implication présumée dans la corruption sans établir d'abord qu'ils sont coupables ou non.
La semaine dernière, William Ruto, ministre de l'Enseignement supérieur, a été suspendu du cabinet suite à l'arrêt d'un tribunal selon lequel il devrait répondre devant la justice pour vente illégale de la forêt.
Les analystes estiment que la nouvelle constitution promulguée en août a rendu la tâche facile aux autorités kenyanes pour lutter contre la corruption accusée de ralentir la croissance économique de la nation d'Afrique de l'Est. Le départ de quatre importantes figures politiques, y compris deux ministres, en l'espace de dix jours pour corruption présumée, est une événement exceptionnel.
La toute récente purge est directement liée à la nouvelle constitution, entrée en vigueur en août, qui demande aux responsables publics accusés de corruption doivent quitter leurs fonctions. Toutefois, les analystes affirment qu'il reste encore beaucoup à faire. La nation d'Afrique de l'Est reste encore l'une des nations les plus corrompues dans le monde. Le Kenya a été classé 154ème pays sur 178 en termes de corruption par l'ONG Transparency International.
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