(France2 30/10/2010)
Quelque 5,7 millions d'Ivoiriens sont appelés aux urnes dimanche pour désigner le président du pays
Maintes fois reporté, le scrutin doit mettre fin à une décennie de crise marquée par un coup d'Etat en 1999 puis aggravée par un putsch manqué en 2002 et une partition du pays.
Il oppose le président sortant Laurent Gbagbo, donné favori, à ses deux principaux rivaux, l'ex président Henri Konan Bédié et l'ex-Premier ministre Alassane Ouattara.
Ces trois hommes dominent la vie politique depuis la mort en 1993 du "père de la Nation" Félix Houphouët-Boigny.
La France positive mais vigilante
A quelques jours du vote, Paris se veut positif, estimant qu'il n'y a "plus aucun obstacle politique" au scrutin, dont la tenue était une condition posée par la France avant toute normalisation.
"Le danger, c'est que les résultats ne soient pas acceptés par les uns ou les autres. Nous sommes raisonnablement optimistes mais nous resterons vigilants", affirme-t-on dans l'entourage du président Nicolas Sarkozy. A l'avenir, "la Côte d 'Ivoire a vocation à redevenir un partenaire important de la France en Afrique", ajoute-t-on.
Les rapports Paris-Abidjan s'étaient largement dégradés sous la présidence de Jacques Chirac (1995-2007): les partisans du président ivoirien ont reproché à la France de ne pas avoir apporté son aide contre les rebelles en 2002, et l'ont même accusée de soutien au putsch.
Les tensions avaient atteint leur paroxysme en novembre 2004, avec un bombardement de l'aviation ivoirienne causant la mort de 9 soldats français à Bouaké (centre), des affrontements sanglants entre armée française et manifestants ivoiriens à Abidjan, et le départ de près de 8000 ressortissants français.
Aujourd'hui, la France ne compte plus en Côte d 'Ivoire qu'environ 12.000 ressortissants (contre cinq fois plus dans les années 1980), elle a fermé en juin 2009 sa seule base militaire permanente mais maintient sur place 900 soldats dans le cadre de sa force Licorne, placée sous bannière onusienne. La prochaine étape sera la renégociation de l'accord de défense qui lie les deux Etats depuis 1960.
Obama: "Cette élection constitue une étape cruciale dans la reconstruction de la Côte d 'Ivoire"
Le président des Etats-Unis Barack Obama a exprimé jeudi son attention à l'élection africaine. "Le gouvernement ivoirien, les candidats, leurs partisans et tous les acteurs du jeu politique doivent faire en sorte que cette élection présidentielle maintes fois retardée ait lieu de manière pacifique et transparente", a-t-il déclaré, selon un communiqué de la Maison Blanche.
"Les habitants de Côte d 'Ivoire méritent de bénéficier de bonnes conditions de sécurité, et que leur choix soit accepté par tous les candidats", a encore prévenu le président des Etats-Unis.
"Cette élection constitue une étape cruciale dans la reconstruction de la Côte d'Ivoire. Les Etats-Unis sont solidaires des Ivoiriens au moment où ils se préparent pour des élections démocratiques qu'ils attendent depuis longtemps, et se rapprochent d'une paix et d'une prospérité durables", a conclu le dirigeant américain.
Une élection sous surveillance
A moins d'une semaine du premier scrutin présidentiel en Côte d'Ivoire depuis dix ans, l'armée et les anciens rebelles n'ont déployé qu'une petite partie des 8000 hommes de leur force mixte pour assurer le bon déroulement du vote, dimanche. "Nous estimons que 8000 hommes sont nécessaires pour assurer la sécurité de cette élection. Je ne peux avancer de chiffre exact, mais nous en avons déployé jusqu'à présent quelque 1.500", a déclaré mercredi aux journalistes le chef d'état-major de l'armée, le général Philippe Mangou.
Outre la force mixte composée de l'armée régulière et d'anciens rebelles, 8.000 casques bleus de l'Onu seront également présents sur le terrain, de même qu'un contingent de quelques centaines de militaires français prêt à réagir en cas de troubles graves.
Par FTV (avec agences)
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