(Afrique Actu 26/10/2010)
Sauf tremblement de terre, le processus électoral en République de Côte d’Ivoire semble bien parti pour aboutir à une tenue effective de l’élection présidentielle le 31 octobre prochain. D’ores et déjà, on peut donner sa langue au chat que le prochain chef de l’Etat ivoirien s’appellera ou Alassane Dramane Ouattara, ou Laurent Koudou Gbagbo, ou Henry Konan Bédié
Tout porte à croire en effet que le vainqueur du scrutin sera l’un des trois poids lourds de la scène politique ivoirienne. Et voilà une inconnue de trouvée dans l’équation ivoirienne. Mais une autre inconnue, et non des moindres, reste la question de l’avenir du Premier ministre actuel, Guillaume Kigbafori Soro.
Que deviendra l’ex-rebelle après l’élection présidentielle ? L’on sait déjà que ce n’est pas le sang chaud qui manque à ce bouillant ex-syndicaliste de la Fédération estudiantine et scolaire de Côte d’Ivoire (FESCI), dont il fut le SG de 1994 à 1998 avant de devenir étudiant d’anglais à Paris VII et de sciences politiques à Paris VIII, puis Secrétaire général des Forces nouvelles (FN) en 2002 ; la valeur intrinsèque non plus, car il l’a démontré tout dernièrement, en convainquant la Commission électorale indépendante (CEI) d’appliquer le système de comptage informatisé des voix.
Force est de reconnaître que le curriculum vitae (CV) de l’enfant de Kopiflé (son village natal) tient en plusieurs pages. Celui qui, entre autres, s’est vu donner le statut de prisonnier d’opinion par Amnesty international en 1995 et élire Homme de l’année en Côte d’Ivoire en 1997 a sans conteste, à 38 ans, un background à faire plus d’un envieux.
Mais à quelle fin pourrait bien lui servir tout ça après l’élection ? Guillaume Soro, qui a fait son entrée au gouvernement de réconciliation nationale de Charles Konan Banny en 2003 en tant que ministre de la Communication et qui est devenu Premier ministre en mars 2007 avec la signature de l’Accord politique de Ouagadougou, le restera-t-il après le scrutin ?
Encore faut-il que le président élu le veuille, or, pour ce faire, Laurent Gbagbo semble le plus enclin à reconduire Soro. Il peut tout aussi créer son propre parti ou rejoindre un regroupement politique afin de continuer une carrière politique ou écrire la suite de son livre « Pourquoi je suis devenu un rebelle » qui pourrait bien s’intituler : « Pourquoi je suis devenu un Premier ministre ».
La question reste posée. Celui qui a survécu à un attentat à la roquette en 2007 survivra-t-il, politiquement cela s’entend, à cette présidentielle ? Ou bien va-t-il se convertir aux affaires, comme son ancien compagnon d’armes le commandant Wattao ?
Ou encore va-t-il retourner sur les bancs poursuivre ses études d’anglais ou de sciences politiques ? Qui vivra verra, dit l’adage. Une chose est sûre, il faudra compter avec celui qui affirme avoir un « amour profond » pour son pays.
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