(Afrik.com 30/10/2010)
Les autorités gabonaises ont récemment expulsé plusieurs Européens pour racisme contre des Noirs. Il s’agit essentiellement d’expatriés travaillant dans le secteur pétrolier, à Port-Gentil. Selon la presse locale, le phénomène raciste est très perceptible dans la capitale économique du Gabon.
Plusieurs Européens qui travaillent dans le secteur pétrolier à Port-Gentil, capitale économique du Gabon, ont été expulsés fin septembre/début octobre du territoire national pour racisme avéré, rapporte le journal l’Union dans sa livraison de jeudi.
Parmi ces expatriés reconduits aux frontières, le journal cite entre autres, Sharon Lyndah Bayliss, ex-directeur administratif et financier à la compagnie KCA Deutag, récidiviste car ayant déjà écopé d’une expulsion assortie d’une interdiction de séjour au Gabon. « Il se murmure que des complicités dans le milieu du pétrole et au sein des forces nationales de sécurité auraient facilité son retour au Gabon », rapporte le quotidien.
Autre expulsée, madame Corinne Fizz, directeur administratif et financier chez Weatherford , pour "racisme et discrimination à l’endroit des autres employés de la société".
On signale également que Vincent Perez qui exerce à SGSI, compagnie fondée par Perez père, aurait été expulsé pour "propos outrageants envers les autorités".
"Des sous-hommes"
Selon l’Union, le fléau raciste et la ségrégation sont très perceptibles dans la capitale économique du Gabon. "Certains snack-bars et des restaurants, dont les plus célèbres San Lorenzo et le Ranch , sont des milieux où l’entrée d’un Noir est considérée par les autres clients Blancs comme une intrusion", précise le journal.
Ce qui étonne les Gabonais dans cette histoire est que les expatriés, notamment les Européens, mènent une existence tranquille au pays. Ils sont acceptés et personne ne les dérange. "Mais malgré la proclamation de la fin de l’esclavage et de la colonisation, ils continuent à considérer les Noirs comme des sous-hommes" s’est indigné Arsène Sema, jeune gabonais.
Rappelons que lors de la dernière grève lancée par l’organisation nationale des employés du pétrole (Onep), il y a quelques mois, les responsables de cette structure syndicale avaient demandé au gouvernement de faire partir les expatriés des sociétés pétrolières, estimant que bon nombre d’entre eux (Blancs) travaillent dans l’illégalité. Et ce sont eux, selon les employés, qui occupent la plupart des postes à responsabilité.
vendredi 29 octobre 2010 / par Pierre Eric Mbog Batassi
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