lundi 1 mars 2010

RDC - La popularité de Moïse Katumbi fait peur

(Le Potentiel 01/03/2010)
C’est une lapalissade de dire aujourd’hui que Moïse Katumbi Chapwe est le politicien le plus populaire du Katanga. Non seulement parce qu’il est le gouverneur de province élu, mais également parce que les Katangais croient en lui quant à la reconstruction et au développement de leur espace vital. Cette assertion se vérifie à chacun de ses déplacements dont le dernier en date est celui qu’il a effectué la semaine passée dans le territoire de Bukama, district du Haut-Lomami. L’accueil chaleureux et délirant lui réservé par la population locale a donné des tournis à ses adversaires politiques du coup désabusés dans leurs prophéties maléfiques.
Gouverneur élu du Katanga, Moïse Katumbi a entrepris une tournée à travers les territoires de sa juridiction afin de palper du doigt le vécu quotidien des populations mais aussi prendre la température de l’exécution des cinq chantiers de la République dans la province du cuivre.
Après Kalémie, dans le Tanganyika, le gouverneur du Katanga s’est rendu mercredi 24 février 2010 dans le territoire de Bukama, dans le district de Haut-Lomami. De sa descente du petit porteur posé sur le petit aérodrome du chef-lieu du territoire, Moïse Katumbi a été chaleureusement accueilli par une masse noire en délire. Celle-ci l’a obligé à effecteur la marche à pieds jusqu’au lieu aménagé pour le meeting. Ce bain de foule a signé, si besoin en était encore, le mariage scellé entre le gouverneur de province et sa population, quel que soit le coin du Katanga. Mais en plus, cet enthousiasme populaire, de même que le rapprochement spontané ont vite fait de déjouer tous les calculs des apprentis sorciers qui s’étaient improvisés prophètes de malheur. Ils ont toujours vu d’un mauvais œil la popularité du maillot jaune du scrutin législatif de 2006. Ils multiplient les stratégies et combines pour le faire descendre de son piédestal mais en vain.
Ils font du tapage dans la presse en laissant entendre que le Katanga serait géré à partir des dons ! Est-ce pour dire qu’ils sont conscients de la privation des moyens dont fait l’objet le gouverneur du Katanga ? Malgré cela, on le charge de calomnies de toutes sortes, sans omettre des peaux de bananes. L’homme n’a été ni caillassé ni hué. Au contraire, c’était une communion automatique qui a redonné l’espoir et mobilisé pour l’implication de tous dans la réalisation des cinq chantiers de la République prônés par le chef de l’Etat.
En guise de réponse, il a mis au défi tous ses détracteurs de montrer de quoi ils sont capables pour la réélection de Joseph Kabila en 2011. A ses frais il a sillonné la République en 2006 pour battre campagne pour le chef de l’Etat. Quant à ses délateurs, c’est à se demander s’ils ne vont pas rééditer l’exploit de 2006 en empochant les frais de campagne et en détournant le matériel roulant y affecté ?
Se disant d’avoir la conscience tranquille, il a, sans froid aux yeux, demandé à la population de Bukama de ne jamais perdre de vue qu’ils ont Joseph Kabila comme seul candidat à l’élection présidentielle de 2011. Aussi les a-t-il appelés de rester vigilants et ne pas se laisser manipuler par des démagogues de tous bords.
Aussitôt hissé sur la tribune montée pour la circonstance, Moïse Katumbi a parlé à la foule de manière directe et franche. Et son adresse a été ponctuée de cris de joie et d’approbation. Sans fioritures, il a dénoncé l’entretien par certains politiciens des clivages ethniques, lesquels empêchent la cohésion sociale à même de booster l’élan vers les actions de développement de la contrée. Cela après avoir fait le constat selon lequel le territoire de Bukama se meurt : pas d’écoles ni centres de santé viables ; pas d’infrastructures routières, scolaires, sanitaires. Les écoles sont faites de huttes et manquent de bancs et de tableaux noirs. Les élèves étudient à même le sol ou s’asseyent sur des briques adobes non couvertes. Les centres hospitaliers manquent de médicaments et de matériel adéquat pour les soins appropriés. Dans la foulée, il a fustigé le fait que l’on ait abandonné une morgue et un groupe électrogène envoyés à l’époque à l’hôpital de référence. Signe d’une négligence coupable car, selon des témoignages, le coût de réparation des pannes serait aléatoire.
Quant à l’habitat, il est, de manière générale, digne de l’antiquité. Aussi d’aucuns se sont-ils demandé si Bukama n’avait pas de députés ou hommes d’affaires capables de transformer leur fief en cité moderne. D’autant que certaines indiscrétions recueillies sur place renseignent que nombre de politiciens du coin préfèrent loger dans des couvents lors de leurs vacances ou congés. D’autres se sont distingués dans la spoliation et l’aliénation aussi bien des biens publics que privés.
La pauvreté de la population de Bukama peut-elle se justifier ? Moïse Katumbi a dit non. Et pour cause. Le territoire est réputé cité de pêcheurs. Quasiment tous les grands noms de poissons commercialisés dans le Katanga et ailleurs sont pêchés à Bukama. Ce qui manque c’est l’organisation dans le chef des pêcheurs qui se laissent tromper par des commerçants véreux. Ceux-ci achètent du poisson à vil prix et font de gros bénéfices sur le dos des pêcheurs.
DE LA PAROLE A L’ACTE
Sans se faire prier, le gouverneur a promis de doter Bukama d’une chambre froide qui sera alimentée par un gros groupe électrogène. Il s’agit là d’un don à titre personnel destiné à congeler du poisson frais et de permettre aux pêcheurs de le vendre au prix réel et d’en tirer meilleur parti. D’autant que sa visite coïncidait avec l’ouverture solennelle, dans les soixante-douze heures qui suivaient, de la saison de pêche. Dans la foulée, des mesures ont été prises à l’encontre de tous ceux qui avaient violé la consigne pendant la période de fermeture.
L’autre constat fait par le gouverneur du Katanga c’était les tracasseries policières qui s’illustrent par des taxes diverses et fantaisistes. L’annonce de sévir a été faite séance tenante.
Revenus à Lubumbashi, Moïse Katumbi n’a pas tardé à matérialiser ses promesses. Un millier de bancs importés a acheminé vers Bukama en fin de semaine dernière. La réhabilitation des écoles est à pied d’œuvre. Les équipes de football ont bénéficié d’équipements sportifs et ballons. Concernant la réfection des infrastructures routières, de nouveaux ateliers de l’Office des routes ont été mis sur la route vers Bukama en remplacement de ceux devenus inutilisables.
Les mêmes promesses ont été réalisées en ce qui concerne la ville de Kalemie où des nouveaux transformateurs de grande capacité ont été envoyés pour permettre à la SNEL de fournir du courant électrique à la population. Il en est de même de la Regideso qui a bénéficié d’équipements dont elle avait besoin pour l’adduction d’eau potable qui avait manqué pendant une longue période.
Cette itinérance se poursuit normalement. D’où est-il traité de gouverneur infatigable et engagé. « Je ne me lasserai jamais d’agir en faveur de la population katangaise car je tiens à mon slogan de campagne électorale qui était : « tumechoka mateso » (NDLR : Nous sommes las de la misère). Moïse Katumbi Chapwe a fait de cette profession de foi son leitmotiv. Au point que cela a conforté son engagement au service de ses électeurs, malgré la modicité des moyens mis à sa disposition.

Par Willy Kabwe
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