samedi 6 mars 2010

Unesco / Guinée Equatoriale: la Guinée Equatoriale est-elle un bouc émissaire?

(Afrique Asie Mars 2010)
Les Equato-Guinéens sont furieux : le prix international Unesco-Obiang Nguema Mbasogo pour la recherche en sciences de la vie ne verra peut-être jamais le jour. Mis au point par le président de la république de Guinée Equatoriale, il devait récompenser les projets et activités de personnes, ou d’institutions, qui contribuent, par des recherches scientifiques, à améliorer la qualité de la vie humaine.
La Fondation Obiang Nguema Mbasogo pour la préservation de la vie a versé 3 millions de dollars sur un compte spécial de l’Unesco. Ce capital et les intérêts produits devaient ensuite servir à financer cinq ans de remises de prix. Le projet a été dûment approuvé en 2008 par le Conseil exécutif. Dans ces conditions, on se demande pour quelles raisons la nouvelle directrice générale, la Bulgare Irina Bokova, revient sur une résolution votée.
En effet, il semble que de fortes pressions s’exercent, venues principalement d’Espagne, où la majeure partie de l’opposition équato-guinéenne a élu siège, laquelle aurait entraîné à sa suite tous les pays-membres du Groupe 1, à savoir les Européens. Par ailleurs, le département de l’information de l’Unesco affirme qu’il est indispensable d’obtenir au préalable, non pas la majorité au sein du Conseil exécutif, mais un consensus au sein des groupes de pays-membres, ce qui permet au Groupe 1 de bloquer le projet.
En attendant, le secrétariat du futur prix a cessé de fonctionner et les membres du jury ne peuvent plus se réunir pour statuer sur les candidatures – en nombre insuffisant, affirme également le département de la communication alors que dix-huit candidats ont déjà postulé – et décerner la récompense. Irina Bokova tiendrait-elle rigueur aux pays africains de n’avoir pas soutenu sa candidature au poste de directrice générale ?
En effet, le continent dans son ensemble - comme d’ailleurs l’ensemble des pays du sud (Ligue arabe, La conférence islamique, l’Inde, le Brésil et la Chine) - s’était prononcé finalement en faveur de l’Egyptien, Farouk Hosni. Du coup, c’est la Guinée Equatoriale qui paie la note, alors que son initiative, nonobstant les critiques habituellement émises à son encontre à propos du respect des droits de l’homme, était notoirement méritante.

Par Valérie Thorin
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