mardi 16 mars 2010

Nigeria : Les rebelles du Mend menacent d'attaquer Total

Le Mouvement d'émancipation du delta du Niger (Mend), principal groupe armé du sud pétrolier du Nigeria, a fait exploser deux bombes à Warri, à l'ouverture d'une conférence de paix, le 15 mars. Il menace également d'attaquer les installations du groupe pétrolier français Total dans le pays.

Le principal groupe armé du sud pétrolifère du Nigeria a fait exploser au moins deux bombes le 15 mars à l'ouverture d'une conférence de deux jours consacrée à la paix et aux pourparlers d'amnistie entre le gouvernement et les groupes armés opérant dans la région, il menace de s'en prendre aux installations du groupe pétrolier Total, jusque-là épargné par les attaques.
La conférence de Warri devait rassembler plusieurs gouverneurs des Etats de la région du delta du Niger, les groupes armés ainsi que des leaders communautaires, une initiative pas du goût du Mend, le principal groupe armé du sud du pays.
« Il y a eu deux explosions de voitures. La première s'est produite juste au moment où les gouverneurs arrivaient pour la conférence, et la seconde environ une demi-heure plus tard », a déclaré le porte-parole du gouverneur de l'Etat du Delta, Emmanuel Uduaghan, présent sur les lieux.
Quelques minutes auparavant, les rédactions avaient reçu un communiqué du Mend annonçant avoir installé trois bombes à l'extérieur et à l'intérieur de l'enceinte où était prévue la conférence, et ordonnant l'évacuation des participants.
Plusieurs groupes armés opèrent dans le sud pétrolifère du sud du Nigeria, où une amnistie leur avait été offerte il y a six mois par le président Umaru Yar'Adua en échange de leur démobilisation, mais cette politique a fait long feu et des attaques ont repris ces derniers mois.
« Le dialogue sans fin et les conférences ne seront plus tolérées », écrit le Mend dans son communiqué, en dénonçant « le vol des terres des peuples du delta du Niger par les compagnies pétrolières et les gouverneurs de la région, qui pillent leurs propres Etats ». « Dans les prochains jours nous mènerons des attaques contre les installations pétrolières et étendrons nos actions à des compagnies comme Total qui ont été épargnées par le passé », ajoute le Mend.
De leur côté, les autorités de l'Etat du delta dénoncent un « acte de lâcheté » et assurent que « l'intention du mouvement rebelle est de faire échouer les discussions ». Quant au porte-parole du programme d'amnistie, il affirme que « le Mend est passé à côté d'une occasion en or » « il aurait dû être là pour formuler ses demandes de façon pacifique », regrette-t-il.
Le Mouvement pour l'émancipation du delta du Niger n'a jamais été favorable à des discussions élargies aux autres groupes armés ni accepter de s'asseoir à la même table de négociation avec des gouverneurs de la région, qu'il qualifie tous de « pillards ».
Contrairement aux géants anglo-néerlandais Shell et américain Chevron, le groupe français a été globalement épargné au cours des dernières années par les attaques des groupes armés. Total a essentiellement des installations offshore, donc moins vulnérables, selon une source au sein du groupe.
Depuis, le processus de pacification de cette zone clé est dans l'impasse et les attaques se succèdent. Tentative d'intimidation, chantage? Pour l’heure, rien n'est clair sur les réelles intentions du Mend qui, quelques minutes plus tôt a annoncé avoir posé ces bombes et ordonné l'évacuation de la zone de la conférence.
Publié le 16-03-2010 Source : France24 Auteur : Gaboneco

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