lundi 8 mars 2010

Les chinois examinent un nouveau mode de prêt au Cameroun

(Le Messager 08/03/2010)
Une délégation d’Exim Bank de Chine, conduite par le chef de division adjoint chargé des prêts commerciaux dans cette institution financière vient de passer un bref séjour de 48 heures au Cameroun. Samedi 6 mars 2010, accompagnés du conseiller économique à l’ambassade de Chine à Yaoundé, les émissaires d’Exim Bank ont eu une séance de travail avec le ministre de l’Economie, de la planification et de l’aménagement du territoire (MINEPAT), Louis Paul Motaze.
Très discrets, ils n’ont pas accepté de s’adresser à la presse au sortir de cette audience de quelques heures. Mais sommairement, le ministre camerounais de l’Economie a indiqué aux journalistes qu’il s’est agi, au cours de leurs échanges, d’examiner un nouveau mode de partenariat entre la Chine et le Cameroun, en matière de financement des projets. Louis Paul Motaze a fait observer que, jusqu’ici, la Chine a accordé des crédits préférenciels au Cameroun, à des taux bonifiés, et avec des délais de remboursement longs, qui vont parfois jusqu’à 25 ans. Mais ces lignes de crédits, gérées par le ministère chinois du Commerce sont parfois limitées.
Le Cameroun en a bénéficié pour réaliser des projets de moindre envergure tels que la construction des stades de Limbe et de Bafoussam, dont la pose des premières pierres a été effectuée en décembre 2009. Mais, sur la même ligne, le gouvernement camerounais n’a pas pu obtenir d’autres financements plus lourds, sollicités dans le cadre de ce Programme national de développement des infrastructures sportives (PNDIS), dont le coût global du premier volet est de 272,450 milliards de FCFA. Dans ce même volet, le projet de construction à Yaoundé (quartier Olembé) d’un stade omnisports de 40 000 places, d’un palais des sports de 3 000 places et d’une piscine olympique est ainsi resté en suspend.
De même que le projet de Douala, avec les mêmes infrastructures qui attend dans les tiroirs. Le ministre de l’Economie soutient que la difficulté à lever les ressources auprès des principaux bailleurs de fonds parmi lesquels la Chine, retarde encore la construction de ces deux grands stades envisagés dans les capitales politique et économique du Cameroun, et même la réalisation d’autres projets de même nature, dans les autres régions du pays. Pourtant, reconnaît-il, la Chine a des « réserves financières astronomiques ». Mais elles sont logées dans « des départements commerciaux qui offrent des crédits moins avantageux, avec des garanties nouvelles », souligne le MINEPAT qui explique que lorsque avec ces crédits acheteurs, le taux est plus élevé et les délais de remboursement sont moins longs.
Cependant, il estime qu’au moment où le Cameroun s’apprête à lancer de grands chantiers infrastructurels tels que le barrage hydroélectrique de Lom Pangar, le port en eau profonde de Kribi, avec ses projets associés comme la construction de 1000 km de chemin de fer etc., il est utile de reccourir à ces types de crédits, dans la mesure où la dotation des crédits préférenciels s’avère insuffisante.
Selon le ministre de l’Economie, la délégation chinoise est venue voir si le Cameroun a bien compris cette exigence nouvelle dans le partenariat économique avec leur pays. Une démarche qui a déjà fait l’objet de contrats avec d’autres pays africains tels que le Nigeria et l’Algérie. Louis Paul Motaze entend rendre compte de leurs discussions au Premier ministre, Yang Philémon. Et, d’après lui, si sa hiérarchie consent, ces négociations pourront faire l’objet d’un certain nombre de contrats à conclure d’ici la fin de ce mois de mars 2010.
Ceci, à la faveur de l’arrivée au Cameroun, le 17 mars, du Vice président de l’Assemblée nationale de la République populaire de Chine. Cette 4 ème personnalité en Chine débarquera au Cameroun à la tête d’une forte délégation dans laquelle se trouvera les responsables d’Exim Bank. Pour l’instant, il est difficile de dire quels projets feront l’objet de nouveaux contrats avec cette banque, ni leurs montants. Le MINEPAT n’ayant pas voulu s’ouvrir sur cet aspect, avant l’aboutissement des pourparlers qui déboucheront sur un nouveau accord cadre général entre les deux pays.

Par marie.noelle.guichi
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