lundi 8 mars 2010

Le phosphate sénégalais redémarre

Par RFI
Par Laurent Correau
Avec 948 600 tonnes produites en 2009, la production sénégalaise de phosphate commence à voir le bout du tunnel : elle a augmenté de moitié par rapport à 2008. Cette reprise est liée à celle des ICS, les Industries Chimiques du Sénégal, de très loin le principal acteur de la filière, puisque l’entreprise a totalisé à elle seule 95% de la production l’année dernière.
Cela faisait trois ans que les ICS étaient dans la tourmente, à la suite d’un problème de liquidité financière. Les difficultés avaient conduit à un effondrement de la production nationale. Fin avril 2008, un accord entre l’Etat sénégalais et le groupe indien IFFCO a permis la recapitalisation de l’entreprise à hauteur de 45 milliards de francs CFA et, depuis, le groupe minier et chimique a retrouvé les moyens nécessaires à la remise en route de son outil de production.
« Nous avons immédiatement investi, explique une bonne source aux ICS. Dès mai 2008, nous avons pu acheter un convoyeur de 13 km pour transporter le phosphate ». L’entreprise a aussi fait l'acquisition de nouveaux bulldozers, ou de dumpers (de très gros camions). En décembre 2008, elle a pu remettre en route l’un de ses équipements d’excavation les plus importants : une « dragline 1260 » qui réalise à elle seule une part importante de la production.
Les Industries Chimiques du Sénégal ont obtenu en 2009 les premiers fruits de ce retour à l’investissement. Même si pour l’instant la reprise est partielle : la moitié seulement des capacités de production ont pu être utilisées. La direction des ICS compte cependant maintenir le cap des investissements en 2010.
Pour le Sénégal, cette relance des ICS est un enjeu capital. L’entreprise, qui non seulement produit du phosphate mais le transforme également en engrais et en acide phosphorique, est l’un des piliers de l’économie. L’une de ses sources de devises également. Selon la direction de la prévision et des études économiques du ministère de l’Economie et des Finances, avant la crise des ICS, celles-ci pouvaient réaliser jusqu’à un cinquième du montant des exportations sénégalaises.

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