(Seneweb 17/03/2010)
Il ne se passe plus une semaine sans que la presse américaine se fasse l’écho de l’indignation d’officiels américains sur la « corruption » du régime d’Abdoulaye Wade. Après un sénateur républicain de Californie, un sénateur démocrate se fait l’avocat du Groupe Millicom. Le journal The examiner de Washington rapporte que le sénateur démocrate de Pennsylvanie, Arlen Specter, a adressé une lettre au Directeur exécutif du MCC Daniel Younness, pour dénoncer une tentative du fils du président Abdoulaye Wade de soutirer 200 millions de dollars aux responsables de Millicom, une compagnie luxembourgeoise appartenant à des américains. « Selon les dernières nouvelles, Karim Wade, le fils du président sénégalais Abdoulaye Wade, a tenté de faire chanter une compagnie de télécommunication globale appartenant en majorité à des américains », écrit Specter dans sa lettre obtenue par The examiner. Se faisant l’écho des assurances données par la représentante du MCC à Dakar selon lesquelles tout se passait comme prévu, Specter conclut qu’il semble que les responsables du MCC « ne réagissent pas convenablement au problème de corruption ». Selon un porte-parole du MCC cité par The examiner, « nous sommes entièrement d’accord avec le sénateur Specter qu’il est important de mettre des garde-fous pour la gestion de l’argent du contribuable et que la corruption ne peut pas être tolérée. Mais le MCC a mis en place un système pour les prévenir. Les financements ne sont pas directement gérés par les gouvernements ».
The examiner fait noter qu’au début de cette décade, le Sénégal a été crédité d’une démocratie et connaissait un dynamisme économique, devenant un leader en Afrique de l’ouest. Mais les experts notent que les progrès du pays ont été dévoyés par la corruption de ceux qui le dirigent. Mais Todd Moss, ancien adjoint du secrétaire d’Etat américain pour l’Afrique de l’ouest, se désole du fait que « ce que nous avons vu est un déclin prononcé et inquiétant dans les deux dernières années ».
Au cœur de cette controverse, Karim Wade, qui « a été nommé par son père à la tête d’un ministère nouvellement créé, formaté pour lui permettre de contrôler tout le financement du MCC. Son titre officiel est Ministre de la coopération internationale, de l’Aménagement du territoire, des Transports aériens et des infrastructures ». J. P. Pham, membre du Comité national de la politique étrangère américaine, déclare pour sa part que le Sénégal semble ruser avec le système pour obtenir de l’aide en dollars. « Nous avons un gouvernement qui a tout fait selon les règles, qui est resté dans les rangs jusqu’à l’obtention de son financement. Ils savent que l’indicateur de corruption traînera quelques années ».
En plus de la corruption, ajoute J. P. PHAM, le gouvernement sénégalais s’est rapproché de l’Iran ces dernières années, et le président sénégalais et iranien se sont rendu visite fréquemment. Le journal américain se fait l’écho de la presse iranienne, qui a rapporté cette déclaration du président sénégalais : « nous avons toujours considéré l’Iran comme un exemple ». « Pour un demi-milliard de dollars, nous n'obtenons aucun appui," déclare M. Pham. "Au lieu de cela, nous obtenons l'appui obséquieux de la politique iranienne.
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