vendredi 22 octobre 2010

Avec les méthodes chinoises, le Sénégal peut arriver à l'autosuffisance alimentaire (INTERVIEW)

(Xinhuanet 22/10/2010)
DAKAR -- Le Sénégal peut atteindre l' autosuffisance en riz s'il utilise à grande échelle la technique chinoise de repiquage par le lancement de la pépinière, a estimé Zhang Benjun, chef de la mission agricole chinoise dans un entretien avec Xinhua.
Cette technique de repiquage, introduite par les experts de la mission agricole chinoise au Sénégal, commence à donner de bons résultats, selon lui, citant le cas des localités de Guédé Chantier, Dado et Fanaye dans le département de Podor, dans la vallée du fleuve Sénégal.

"Nous avons eu à Fanaye 10 tonnes de riz à l'hectare, Guédé Chantier 9 tonnes à l'hectare et à Dado 11 tonnes à l'hectare. Ils ont triplé leur rendement", relève le chef de la mission chinoise.
Selon lui, avant l'introduction de la technique chinoise de repiquage, les agriculteurs des trois villages récoltaient seulement 3 tonnes à l'hectare.
Mieux, les résultats obtenus dépassent les rendements en Chine qui est de 7 à 8 tonnes à l'hectare, selon le technicien chinois.
"La technique est très bien appréciée par les producteurs de riz dans les trois localités", souligne Zhang Benjun qui estime que le Sénégal peu doubler son rendement en riz et atteindre l' autosuffisance avec cette méthode agricole.
Le Sénégal consomme chaque année environ 900.000 tonnes de riz dont 600.000 tonnes sont importées.
L'autre technique introduite par l'équipe chinoise consiste à poser une toile à 3,5 cm du le sous-sol cultivé. Elle est appliquée dans la zone de Sangalkam (30 km de Dakar) et a permis le développement de la culture maraîchage en toute saison.
"A Sangalkam, le sol ne contient pas d'eau. Après la pluie, l' eau et les substances nutritives des plantes sont absorbées par le sol et les producteurs sont obligés d'arroser. Mais, avec l' insuffisance de l'eau, les légumes ne peuvent pas croître", analyse l'expert chinois.
"La toile a pour fonction de capter l'eau et les engrais. Elle isole aussi le sol qui ne pourra pas abîmer les légumes. Avec cette méthode, on peut faire le maraîchage même en hivernage", ajoute M. Zhang.
A Sangalkam, zone qui alimente la capitale sénégalaise en légumes, cette méthode rencontre beaucoup d'adhésion chez les maraîchers.
Les coopérants chinois encadrent par ailleurs, les femmes de Malika (banlieue dakaroise) dans la culture de concombres. En quelques mois, les premières récoltes ont donné 414 kilogrammes sur une superficie de 50 m2. "Au Sénégal, il n'y a pas beaucoup de légumes en hivernage. Le kilos de concombre est vendu entre 700 à 800 Francs CFA", précise le chef de la mission agricole chinoise.
Les experts agricoles chinois se sont réinstallés au Sénégal en septembre 2006. L'actuelle mission est arrivée en avril 2009.

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