lundi 25 octobre 2010

Djibouti, Ethiopie -Des banques de Djibouti voudraient coter le birr éthiopien

(Les Afriques 25/10/2010)

La place bancaire de Djibouti voudrait contribuer de manière plus substantielle au commerce international éthiopien. Mais, à l’inverse du franc djiboutien, totalement convertible et arrimé au dollar, le birr éthiopien reste très réglementé. Djibouti propose une solution.
A l’initiative de la BICMR (Banque d’industrie et de commerce mer Rouge), une discussion s’est ouverte récemment entre la place bancaire de Djibouti et la Banque centrale d’Ethiopie dans le but de lever les obstacles que rencontrent les négociants dans les transferts de contre-valeurs en dollars de leurs avoirs en birrs. Ces obstacles constituent un frein important au développement du commerce régional.
L’idée avancée par la BICMR est simple : que les banques djiboutiennes ouvrent des comptes en birrs pour leurs clients et que la Banque centrale d’Ethiopie ouvre en retour un compte en birrs à la place bancaire djiboutienne. Un dispositif de stabilisation, via un fonds en dollars auquel des institutions internationales pourraient participer, permettait d’assurer un mécanisme de fixing quotidien pour une cotation de la monnaie éthiopienne à Djibouti. « Dans la mesure où le dispositif envisagé se concrétise, les échanges en birrs seront facilités et moins coûteux », argumente Ould Amar Yahya, CEO de la banque leader de Djibouti.
Obstacle politique à franchir
Naturellement, le principal obstacle sera sans doute politique. Il ne sera pas aisé de convaincre les autorités éthiopiennes de déléguer une telle gestion de leur monnaie. M. Yahya est toutefois optimiste : « Les effets de cet accord sur le birr sont de faible ampleur. Il n’y aura donc pas de perte de souveraineté de l’Ethiopie. » En revanche, cette solution constituerait à ses yeux un formidable stimulant pour les circuits économiques régionaux sur les marchés mondiaux.
Le Premier ministre, Dileita Mohamed Dileita, soutient cette proposition qu’il estime s’inscrire tout à fait dans l’intérêt des économies éthiopiennes comme djiboutiennes (voir son interview dans ce numéro). Du côté de la Banque centrale de Djibouti, « on connaît bien ce projet, mais à ce jour nous n’avons pas reçu d’échos positifs de la part de nos homologues éthiopiens », commente Ahmed Osman, quelque peu dubitatif.
24-10-2010

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