(Xinhuanet 13/10/2010)
ABIDJAN -- Les candidats à l'élection présidentielle du 31 octobre en Côte d'Ivoire se sont déjà lancés dans la pêche aux voix des électeurs en attendant l'ouverture officielle de la campagne électorale jeudi.
L'heure est à la mobilisation dans les différents états-majors et les 14 candidats multiplient les actions d'envergure pour conquérir les voix des électeurs.
Comme s'ils s'étaient passé le mot, les trois "grands" candidats, Laurent Gbagbo, Alassane Ouattara et Henri Konan Bédié ont investi l'intérieur du pays et attendent de terminer leur campagne par des meetings "géants". dans la capitale économique Abidjan.
Selon des chiffres officiels, sur la liste électorale de 5.725. 720 électeurs dont près de 30% sont enregistrés à Abidjan, environ 1,3 million sont repartis dans la moitié nord du pays (ex-rebelle) et 4,4 millions dans le sud (ex-loyaliste).
Après son investiture officielle samedi à Abidjan, le candidat de La majorité présidentielle, le président sortant Laurent Gbagbo a repris ses "visites d'Etat" démarrées quelques mois plus tôt dans les grandes régions du pays.
Dans la région de l'Agnéby (sud) où il est en tournée depuis lundi, Laurent Gbagbo est revenu sur les thèmes chers de sa campagne.
Il a souligné que l'élection du 31 octobre mettra aux prises, relativement à ses deux principaux rivaux, "deux lignes diamétralement opposées: celle de ceux qui ont soutenu la guerre et appelé à la mise sous tutelle onusienne de la Côte d'Ivoire et celle de ceux qui sont pour le rayonnement de la Côte d'Ivoire souveraine".
Il a appelé les populations de l'Agnéby à voter pour lui afin de lui permettre de terminer son programme qu'il n'a pu mettre en uvre du fait de la guerre ouverte en septembre 2002, deux ans après son élection.
Il a insisté sur l'autosuffisance alimentaire, l'accroissement de la production de cacao et sa transformation sur place et sur la création d'une banque pour soutenir les projets des jeunes et des femmes, notamment.
Pendant ce temps, à Korhogo dans la région des Savanes (nord), considéré comme son fief, Alassane Ouattara, candidat du Rassemblement des républicains (RDR) insiste sur la paix et s'adresse particulièrement à l'armée ivoirienne.
Il a promis fondre les Forces de défense et de sécurité (ex- loyalistes) et les Forces armées des Forces nouvelles (ex- rébellion) en une seule armée "unie et fraternelle" pour qu'il n'y ait plus de guerre entre militaires ou de guerre fratricide en Côte d'Ivoire.
"Avec Alassane au pouvoir, ce sera la paix pour tous les Ivoiriens et entre les frères militaires", a-t-il déclaré soulignant est "contre la guerre".
Le leader du RDR va participer pour la première fois à une élection présidentielle.
Il n'avait pas déposé sa candidature en 1995, malgré l'appel de son parti, s'estimant exclu par le code électoral et en 2000 la Cour suprême avait rejeté sa candidature pour "doute sur la nationalité".
La question de la nationalité d'Alassane Ouattara, et celle de populations originaires du nord de la Côte d'Ivoire comme lui, est au cur de la tentative de renversement de Laurent Gbagbo transforme en rébellion armée dont le pouvoir et de nombreux Ivoiriens accusent Alassane Ouattara d'être le parrain et le commanditaire.
Dans l'ouest du pays, le candidat du Parti démocratique de Côte d'Ivoire (PDCI, ex-parti unique), Henri Konan Bédié, renversé par un coup d'Etat en 1999, a terminé lundi sa tournée par un meeting dans la ville de Guiglo.
Il relevé la pauvreté "installée partout" dans le pays par la faute du Front populaire ivoirien (FPI) et de son fondateur Laurent Gbagbo qui ont "hérité du coup d'Etat perpétré par les militaires", conduits par feu Robert Guéï.
Henri Konan Bédié les accusent d'avoir "passé leur temps, pendant ces 10 dernières années, à remplir leurs poches, à piller le pays, à tuer impunément".
Leur bilan est "catastrophique et il faut être aveugle pour ne pas s'en rendre compte", a-t-il poursuivi invitant la population à se préparer à aller voter pour le porter au pouvoir.
Les candidats issus de "petits partis" ou indépendants n'entendent pas se laisser compter à défaut de sortir la grande artillerie comme les trois précédents. Entre meetings et conférences de presse, ils sillonnent les quartiers d'Abidjan.
Le candidat de l'Union pour la démocratie et la paix en Côte d'Ivoire (UDPCI, de feu Robert Guéï) était en meeting samedi dans la commun e de Port-Bouet, où il a proposé "la paix" pour la Côte d'Ivoire. Mabri Toikeusse a indiqué que son parti à pour projet de société "bâtir la nation" et il compte associer les chefs coutumiers, les chefs religieux et les jeunes à sa réalisation.
L'unique femme en course pour la présidence, Jacqueline Lohouès- Oble, "candidate indépendante" a choisi, elle, une conférence de presse samedi pour exposer ses idées. Elle veut rompre avec les pratiques anciennes en réduisant, notamment, de 50% le budget de souveraineté du président de la République, de même que le train de vie de l'Etat en faisant approuver toutes les nominations aux hauts postes de responsabilité par le parlement afin d'éviter les nominations "parentales".
Quant à l'ex-directeur général des Douanes, Gnamien Konan, entré en politique après avoir démissionné de son poste, il a organisé une marche dans les rues du quartier populaire d'Adjamé. Pour "montrer qu'il n'ya pas que trois candidats, Bédié, Gbagbo et Alassane". "Nous sommes là", a-t-il lancé.
Pour sa part, le candidat du Parti ivoirien des travailleurs ( PIT), Francis Wodié, a interpellé la CEI sur son indépendance et son impartialité, lors d'un meeting à Agnibliékrou (est).
Il a insisté que son parti ne tolérera aucun nouveau report de l'élection présidentielle.
L'élection présidentielle censée ramener la paix dans le pays a été reportée à plusieurs reprises depuis 2005, date de la fin du mandat de Laurent Gbagbo.
Publié le 2010-10-13
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