(Afriscoop 13/04/2010)
(AfriSCOOP Analyse) — Au regard des actions posées ou non, des décisions brutales, parmi lesquelles, la fermeture des bars à 22heures, l’interdiction d’exploiter les bois de grumes, des promesses non réalisées au titre desquelles, l’augmentation du SMIG à 150000 durant la campagne et très vite rectifier au profit de l’augmentation du salaire minimum. Ce volt face a surpris les gabonais et suscité des grognes au niveau de la population plus encore au niveau des centrales syndicales qui se sont opposées pendant deux mois sur ce revers du gouvernement et du chef de l’Etat. Après de nombreuses tractations le peuple s’est résigné.
Dans le même ordre d’idée la co-organisation de la Coupe d’Afrique des Nations (CAN), où à ce jour, rien n’est encore sorti de terre quatre (4) ans après que le Gabon ait obtenu le quitus de la CAF. Cette situation a suscité une fois de plus des réactions surchauffées des populations qui attendent les autorités au tournant.
En effet, le peuple gabonais qui veut connaître le plaisir d’une première organisation d’un tel évènement ne pourrait assurément pas admettre de se voir retirer cet évènement panafricain qui ouvre des portes sur plusieurs domaines notamment celui du tourisme, de la culture et sportif bien entendu.
A titre de rappel, Mba Obame avait soutenu dans son interview au journal l’Expresse que « si ça continue comme ça, on court droit au coup d’Etat. Un coup d’Etat à la nigérienne ». Une analyse futuriste qui pourrait s’avérer juste et donner ainsi, à l’ancien ministre de l’intérieur par ailleurs, Secrétaire exécutif de l’Union Nationale (UN opposition) raison sur toute la ligne.
PDG, des raisons pour organiser la CAN et pas fléchir
Après les élections présidentielles du mois d’août 2009, le Gabon organisera les partielles dans moins d’un an. Ainsi, pour s’assurer la victoire et conserver la majorité à l’assemblée nationale, il faut éviter d’aller en rangs dispersés. Pour ce faire, le parti démocratique gabonais (PDG au pouvoir) se doit avant toute chose, de convaincre la confédération africaine de football (CAF) de maintenir le Gabon comme pays co-organisateur de la CAN, par sa volonté à faire avancer les travaux de construction des stades, hôtels, et routes.
En effet, la victoire du PDG pourrait dépendre de la tenue ou non de cet évènement en terre gabonaise. Le gouvernement n’a pas cessé de réaffirmer l’engagement pris par les Présidents Bongo, mais tout en ne réalisant pas l’importance que revêt cet évènement sur la vie politique économique, social du Gabon. C’est donc le lieu de rappeler les uns et les autres qu’il n’y a plus de place pour les politiques politiciennes. L’heure est au travail, du moins c’est ce que prône le slogan « Gabon Emergent ». Le PDG devrait comprendre que la réussite au futur scrutin (sénatoriale et députation), dépendra en grande partie de la tenue de cette compétition panafricaine au Gabon.
Le Gouvernement a réaffirmé l’engagement du Gabon à organiser la CAN
Quelques deux jours après le passage de la mission d’inspection de la CAF au Gabon, le ministre des Sports, celui de l’Habitat, entre autre, se sont retrouvés autour du premier ministre, Paul Biyoghé Mba, afin d’étudier en profondeur la faisabilité de ces chantiers par rapport à l’ultimatum de la CAF. Au sortir de cette réunion, le ministre des Sports René Ndemezo’o Obiang, a fait une déclaration télévisée, dans laquelle, le gouvernement a réaffirmé l’engagement du Gabon à organiser la CAN 2012.
« Face à la déception, au désarroi perceptible au sein du peuple gabonais, à la suite de cette interview (accordée à la presse nationale et internationale), le Gouvernement tout en reconnaissant le retard effectif accusé dans la réalisation des infrastructures de la CAN 2012….tenant compte de cette situation, des inscriptions budgétaires conséquentes ont été prévus dans la loi des finances 2010 pour la construction de tous les stades d’entraînement et hôtels retenus dans les délais de livraisons, selon le chronogramme établi par les entreprises adjudicataires et approuvé par le Gouvernement, sont largement compatibles avec les délais qui nous séparent de la CAN 2012 ». Les stades de compétitions étant selon eux en bonne voie dans la construction.
Réussir à moins de 18 mois un tel challenge relèverait de l’exploit. De plus il y a lieu cependant encore de se poser la question de savoir pourquoi ? Depuis 2006, rien de significatif n’a été fait sur les différents chantiers de la CAN 2012 au Gabon, y compris après l’engagement du Président Ali Bongo, qui avait clairement affirmé que, si durant son mandat il ne devait réaliser qu’un seul chantier, ce serait celui de la CAN 2012. La balle est donc dans le camp des autorités qui sont actuellement « dos au mur » et que le peuple attend dans deux mois, pour soit tirer son chapeau soit manifesté son mécontentement.
Analyse par Sandrine LEGAULT
samedi 27 mars 2010
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