mercredi 8 septembre 2010

R.D.C.- Joseph Kabila poursuit la tournée intérieure

(Afrique Actu 08/09/2010)
Le Chef de l’Etat congolais, Joseph Kabila a rendu la pareille à son homologue rwandais en assistant à son investiture. Un petit geste, certes, mais très significatif pour la paix dans la région des Grands Lacs. Joseph Kabila arrivé à Kigali le lundi matin, a assisté à la cérémonie de prestation de serment de Paul Kagame, président rwandais. Après une nuit dans la capitale rwandaise, Joseph Kabila est, comme Ulysse, rentré dans son pays poursuivre la tournée qu’il a commencée par le centre du pays.
Joseph Kabila est en effet arrivé au chef-lieu de la province du Nord-Kivu dans le début de l’après-midi d’hier mardi 7 septembre 2010. Contrairement aux provinces du centre et de l’ouest où les seuls problèmes d’eau, d’électricité, de routes, de voirie urbaines, étaient au centre des préoccupations, à l’Est, Joseph Kabila va être confronté à l’incurable problème de sécurité en dépit des efforts énormes fournis par le gouvernement afin de tordre le cou à l’insécurité. C’est le grand problème qui retarde le développement de cette partie de la Rdc d’où, pourtant, de l’avis de beaucoup d’observateurs, partira le développement de tout le pays. Infatigable, parce qu’il n’a pas de choix, Joseph Kabila, dans cette tournée d’espoir, va encourager toutes les forces qui contribuent à la lutte contre l’insécurité dans cette partie de la Rdc.
L’équation Fdlr
L’insécurité actuelle à l’Est de la Rdc s’appelle « Fdlr », un vocable derrière lequel se cache une réalité complexe. Une dénomination derrière laquelle se cachent également beaucoup de crimes odieux. Malheureusement, la solution au problème des Fdlr, n’est pas que congolaise. Si tel était le cas, Joseph Kabila n’aurait pas hésité de faire le choix de la paix en prenant des mesures afin de tenir ce problème par le bout profitable à la paix. Il faut non seulement que Kigali joue sa partition dans cette affaire, mais aussi la communauté internationale, par la Monusco interposée, doit avoir une politique visible et lisible.
Les derniers viols collectifs et les déclarations qui s’en sont suivis ont démontré que l’équation n’est pas facile. On ne le dira jamais assez, si la Rdc a besoin de l’aide pour lutter contre le phénomène Fdlr, il n’y a pas plus inefficace que l’aide de l’Onu. Par contre, il serait souhaitable que la Monusco laisse la place à une collaboration militaire bilatérale. Il semble que l’Onu n’a jamais mis fin à une guerre, sinon par la balkanisation ou la perpétuation de la guerre. La Corée, le Kossovo, la Palestine, … Sauf dans les cas où les forces de certaines puissances se sont chargées de réaliser leur agenda sous l’emblème de l’Onu. C’est le cas du Koweït, de l’Irak, … La Rdc fera-t-elle exception en assistant à une victoire de l’Onu ? Ce sera une grande première. Mais à quel prix ?
Le séjour rwandais de Joseph Kabila
Pour revenir au séjour du Chef de l’Etat congolais dans la capitale rwandaise, rappelons que treize autres Chefs d’Etat africains dont le Congolais Joseph Kabila ont rehaussé de leur présence cette cérémonie d’investiture du Chef de l’Etat rwandais. Il s’agit de Rupiah Banda de la Zambie, Goodluck Jonathan du Nigeria, Yayi Boni du Benin, Pierre Kurunziza du Burundi, Ali Bongo du Gabon, Hellen Johnson Sirleaf du Liberia, Idriss Deby Itno du Tchad, Faure Gnassingbe du Togo, Francois Bozize de la Centrafrique, Bingu wa Mutharika du Malawi, Mwai Kibaki du Kenya et Blaise Compaore du Burkina Fasso. Le grand absent à cette cérémonie aura été sans aucun doute le président ougandais, Yoweri Museveni qui, constate les observateurs, a cessé de jouer au Dupond Dupont avec son collègue rwandais.
A son arrivée à Kigali dans la matinée de lundi, Joseph Kabila a été accueilli à l’aéroport international de Kigali par le Premier ministre rwandais, Bernard Makuza. Ce dernier avait à ses côtés Me Nkulu Kilombo, Aambassadeur de la Rdc au Rwanda, et Alexis Thambwe Mwamba, ministre congolais des Affaires Etrangères.
Quelques temps forts ont marqué cette cérémonie, le discours de circonstance de Paul Kagame, la prestation de serment, la remise des symboles de l’Etat et les réjouissances populaires. Il faut signaler que la prestation de serment a eu lieu en kinyarwanda, langue que parlent aussi bien les Hutu que les Tutsi. (Lire le discours et le texte du serment à la page 5 de cette édition).
Aussitôt après la prestation de serment, la présidente de la Cour suprême de justice du Rwanda, Mme Aloysie Cyanzayire a remis a l’assermenté les symboles de la nation, à savoir, la Constitution, le drapeau national et des armoiries du pays. C’était du côté pouvoir moderne. Un chef coutumier, représentant du pouvoir traditionnel, a à son tour remis à l’assermenté les symboles du pouvoir coutumier, à savoir une lance et un bouclier. Cela fait du président élu, le protecteur de la nation.
La parade militaire et les danses folkloriques ont ajouté l’agréable à l’utile. Paul Kagame est le quatrième président du Rwanda après Gregoire Kayibanda(1961-1973), Juvenal Habyarimana (1973-1994), Pasteur Bizimungu (1994-2000) et Paul Kagame (2000 jusqu’à nos jours).

Joachim Diana G.
Groupe L'Avenir
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