(Afrique en ligne 19/04/2010)
Le principal parti d'opposition du Nigeria, Action Congress (AC), a insisté dimanche pour que le président Umaru Yar'Adua qui soigne une maladie du coeur depuis cinq mois, soit destitué.
Dans un communiqué rendu public à Lagos, le parti a déclaré qu'il ne faisait pas de doute que "si la Constitution était appliquée textuellement, l'EXCOF (le Conseil exécutif de la Fédération) n'attendrait pas un jour de plus pour lancer le processus de la déclaration de l'incapacité du président sur la base de sa longue maladie, de l'incertitude de son retour aux affaires et de la nécessité de faire marcher le pays".
Le président Yar'Adua est malade depuis le 23 novembre 2009, date à laquelle il a été évacué en Arabie saoudite pour y être traité pour une péricardite aiguë (inflammation de l'enveloppe du coeur).
Il a été ramené secrètement dans le pays le 24 février, ce que les analystes ont considéré comme un plan pour le destituer sur la base de son incapacité à assumer ses fonctions comme le stipule l'article 144 de la Constitution nigériane.
Bien que l'Assemblée nationale a voté une loi pour permettre au vice- président, Goodluck Jonathan, d'assurer l'intérim en février, il est craint que la présence continue du chef de l'Etat malade à la présidence puisse empêcher M. Jonathan d'exercer pleinement ses pouvoirs exécutifs.
Cette préoccupation a suscité des appels croissants à la destitution de M. Yar'Adua, tandis que ses partisans estiment qu'il serait immoral de destituer un président malade.
Mais d'après AC, "la décision du Conseil exécutif fédéral d'invoquer l'article 144 pour résoudre le problème de la maladie prolongée du président Umaru Yar'Adua doit être guidée par la Constitution et non l'émotion".
"Ceux qui tentent d'en appeler à notre émotion, qui soutiennent que le président doit conserver ses fonctions même s'il est incapable de les assumer, doivent assumer leurs responsabilités et savoir s'ils veulent être dirigés par la loi ou leurs émotions!", a souligné AC dans son communiqué.
Le parti d'opposition a fait remarquer que ceux qui ont élaboré la Constitution avaient envisagé le cas de figure dans lequel se trouve le Nigeria depuis novembre 2009 en inscrivant l'article 144 dans cette Constitution.
Lagos - Pana 19/04/2010
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