mardi 19 octobre 2010

Burkina Faso, Gambie, Guinée - Blaise Campaoré et Yaya Jammeh à Conakry

(Les Afriques 19/10/2010)
Pressé de rendre le tablier, le général Sékouba Konaté, visiblement débordé par l'ampleur de la crise guinéenne, a cherché secours auprès de ses homologues voisins. Blaise Campaoré et Yaya Jammeh, au pas de charge, abattent leurs dernières cartes pour un dégel du climat politique
Reportée à plusieurs reprises, l'élection présidentielle en Guinée censée se tenir le 24 octobre prochain, sur décision du général Sékouba Konaté, est compromise. Le pays qui vit une sorte de psychose insurrectionnelle depuis le 27 juin dernier est toujours dans l'impasse. Les multiples médiations des chefs d'Etat de la sous-région et des plénipotentiaires émissaires des institutions internationales qui se sont succédé à Conakry peinent à dénouer la crise. Au centre de la discorde politique qui oppose les deux challengers en lice, Cellou Dalein Diallo et Alpha Condé, le cas "Loncény Camara", président de la CENI. Ce dernier, élu par les 2/3 du collège électoral au lendemain de la mort à Paris de l'ex président de la CENI, est contesté par le camp du candidat, Cellou Dalein Diallo, qui exige sa démission pour "proximité" au candidat, Alpha Condé. L'affaire qui a été portée devant la juridiction compétente de Conakry pour examen, n'a pas été encore jugée. Malgré l'ouverture officielle de la campagne depuis lundi dernier et la persistance de la communauté internationale et du président de la transition, Sékouba Konaté, de convoquer les électeurs à ce second tour de la présidentielle le 24 octobre, le processus électoral se heurte aux velléités des partisans de Cellou Dalein et d'une frange importante du Conseil national de transition qui appellent au boycott. Vendredi dernier, le président de la CENI, Loncény Camara s'est vu refusé par la Banque centrale de Guinée une mise à disponibilité de fonds dans le cadre de l'appui financier à la commission électorale nationale indépendante. Motif invoqué: la CENI traverse une crise d'autorité et son crédit est mis en cause. C'est dans ce climat lourd d'incertitudes, que les présidents du Burkina et de la Gambie, Blaise Campaoré et Yaya Jammeh, sont attendus aujourd'hui à Conakry pour désamorcer la bombe. Au menu de leur séjour, une rencontre à la Résidence présidentielle Belle-vue avec le chef de l'Etat, le général Sékouba Konaté et un tour de table autour duquel sont conviés les deux candidats. Selon une source autorisée, contactée par Les Afriques, c'est la visite de la dernière chance du médiateur de la crise guinéenne, Blaise Campaoré, parrain des accords de Ouagadougou. " Le général Sékouba Konaté est visiblement affecté par la lancinante situation politique du pays. Il l'a dit à Blaise. Le temps presse et les chances de sortie de crise sont maigres" a commenté notre source. Une énigme que vont tenter de percer les présidents Campaoré et Yaya Jammeh. Une opération commando à quelques jours du scrutin présidentiel quasi compromis par les divergences qui opposent les deux candidats. Le colonel Nouhoum Thiam, a rappelé samedi dernier les principaux commandements de l'armée de rester dans les casernes après avoir voté, le 24 octobre prochain-

Par Ismael Aidara
18-10-2010
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