samedi 11 septembre 2010

Togo -Fabre dénonce des "atteintes à l'intégrité physique" des opposants

(Romandie.com 11/09/2010)
Le candidat malheureux de l'Union des forces de changement (UFC, principal parti d'opposition) à la présidentielle de mars au Togo, Jean Pierre Fabre, a dénoncé vendredi "des atteintes à l'intégrité physique" des opposants, déclarant ne pas vouloir "abandonner la lutte".
"Des atteintes à l'intégrité physique des opposants sont enregistrées ces derniers jours. Les forces de l'ordre font un usage abusif des grenades lacrymogènes non conventionnelles lors des manifestations", a déclaré à l'AFP M. Fabre.
M. Fabre a ajouté avoir été frappé dans le dos le 1er septembre par un officier, alors qu'il se rendait à une séance de prière prévue par le Frac dans une église.
Les manifestations de l'opposition, notamment du Front républicain pour l'alternance et le changement (Frac) - principale coalition d'opposition ayant soutenu M. Fabre à ce scrutin présidentiel - sont interdites depuis trois semaines, certains petits regroupements ayant souvent été dispersés avec des gaz lacrymogènes par la gendarmerie.
Le Frac réunit trois partis d'opposition dont l'UFC et l'Alliance de l'ancien président du Parlement Maurice Dahuku Péré, ainsi que l'Association Sursaut Taugo, du Franco-Togolais Kofi Yamgnane.
L'opposant affirme n'avoir jamais reçu une note interdisant les manifestations de l'opposition, mais selon un officiel, elles sont interdites.
"Le pouvoir se trompe, s'il pense nous intimider à travers les actes de brutalité (...) Nous allons continuer nos manifestations, car nous ne sommes pas encore prêts à abandonner la lutte", a souligné M. Fabre.
Réagissant à la récente entrée de l'UFC au gouvernement, suite à un accord signé en mai entre le leader de ce parti Gilchrist Olympio et les responsables du Rassemblement du peuple togolais (RPT, au pouvoir), M. Fabre a affirmé n'avoir pas compris cette démarche.
C'est la première fois que l'UFC participe au gouvernement depuis sa création en 1992.
"Nous ne comprenons pas le comportement de M. Olympio. On n'abandonne pas la lutte de cette manière pour des postes ministériels", a estimé M. Fabre.dans la paix", le Togo étant dans un "état de déliquescence avancée, après 40 ans de lutte et 50 ans d'indépendance".
Jugé "historique" par des observateurs, cet accord avait été décrié par des membres de l'UFC, notamment M. Fabre, et le parti est désormais scindé en deux. Mais le gouvernement ne reconnaît pas la faction dirigée par M. Fabre.
Gilchrist Olympio est le fils de Sylvanus Olympio, premier président du Togo indépendant, assassiné en 1963 lors d'un coup d'Etat auquel prit part le général Gnassingbé Eyadéma.
M. Olympio s'est opposé pendant des décennies au général Eyadéma, au pouvoir de 1967 à 2005, puis à son fils, l'actuel président Faure Gnassingbé.
(©AFP)
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