mardi 14 septembre 2010

Rwanda - Enquête française sur l'attentat de 1994 contre l'avion présidentiel rwandais: Kigali promet son entière coopération

(Le Nouvel Observateur 14/09/2010)
KIGALI — Le ministre rwandais de la Justice Tharcisse Karugarama a assuré lundi que le gouvernement de Kigali apporterait son entière coopération aux juges d'instruction français arrivés samedi dans le pays pour enquêter sur l'attentat commis en 1994 contre l'avion du président Juvénal Habyarimana, attaque qui avait déclenché le génocide.
"Ils ont demandé la permission de venir et de mener des investigations et le gouvernement rwandais a jugé qu'ils pouvaient venir et se rendre compte que ce qui a été dit est faux et que les accusations sont vides", a déclaré le lieutenant colonel Jill Rutaremara, porte-parole des Forces rwandaises de défense.
Une précédente enquête française suggérait que des proches de l'actuel président, Paul Kagamé, étaient responsables du crash qui avait coûté la vie à Juvénal Habyarimana et au président burundais Cyprien Ntaryamira.
L'enquête rwandaise, publiée en janvier, a conclu à l'inverse à la responsabilité d'alliés du président de l'époque qui cherchaient un prétexte pour lancer le génocide.
Kigali a rompu ses relations diplomatiques avec Paris de 2006 à 2009.
Les deux juges français, Marc Trevidic et Nathalie Poux, sont arrivés samedi au Rwanda, accompagnés d'un magistrat du parquet de Paris, d'experts, d'enquêteurs et d'avocats. L'équipe de 17 personnes au total va passer une semaine à Kigali. Elle va tenter de déterminer les conditions dans lesquelles l'avion présidentiel a été abattu. Et le lieu où aurait été tiré le missile pourrait désigner le commanditaire.
"Ces investigations se dérouleront naturellement avec les garanties requises d'indépendance, d'objectivité et d'impartialité", assure un communiqué diffusé par l'ambassade de France au Rwanda.
Outre les deux chefs d'Etat africains, dix personnes sont mortes dans l'attentat du 6 avril 1994, dont trois membres d'équipage de nationalité française. AP
(AP)
© Copyright Le Nouvel Observateur

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire