lundi 19 avril 2010

LA Guinée: Une Transition ou une Trahison?

(Le Jour (gn) 19/04/2010)
Guinéens et Guinéennes, pour éviter la Guinée de revivre les tueries, la gabegie financière, l’exploitation anarchique de nos ressources naturelles, l’impunité, le recyclage des mêmes individus au pouvoir, la corruption, les détournements des deniers publiques et l’irresponsabilité ou la négligence de nos dirigeants dont le peuple est victime depuis l’indépendance à nos jours, dotons nous des institutions fortes et une parfaite séparation des pouvoirs avant les élections présidentielles.
Donc, il nous faut le referendum, les législatives avant les présidentielles ou le referendum et cumuler les législatives avec les présidentielles. Le contraire (les présidentielles avant les législatives et le referendum) ne sera pas une transition mais une trahison à la nation en donnant une force absolue au pouvoir exécutif d’utiliser non seulement les biens de l’état mais aussi de peser de tout son poids ou pouvoir pour manipuler, tricher et influencer le scrutin législatif, communal et communautaire au profit de son parti, de son ethnie ou de ses amis au détriment de la nation. L’habitude en Guinée, chacun se taille la corpulence de défenseur du peuple opprimé en réclamant la justice pour tous, l’égalité de chance et le respect de la loi avant de monter au pouvoir. Une fois au pouvoir, la justice devient un marché à éviter, le peuple devient un ennemi et la loi un obstacle pour obtenir sa part du gâteau.
Ne laissons plus la gestion de notre pays entièrement à un individu ou à un groupe d’individus sans garantie judiciaire. Tous ceux qui prétendent promouvoir la démocratie après leur élection, doivent exiger la procédure démocratique pour être élu. Confions maintenant le pouvoir à quelqu’un selon la loi (règle démocratique) mais pas selon sa voix (promesse jamais respectée). Car la démocratie est un pouvoir fait et contrôlé par le peuple et pour le peuple à travers les principes démocratiques : la liberté d’expression, l’indépendance de la justice, l’existence d’une constitution, une séparation des pouvoirs et la règle du jeu électoral (la majorité, la pluralité des partis politiques avec une consultation régulière et massive du peuple). Malheureusement en Guinéenne, le pouvoir est fait et contrôlé par un seul individu qui cumule automatiquement les pouvoirs : exécutif, législatif et judiciaire au détriment du peuple avec des discours plaisants et démagogiques pleins de mensonges que le peuple veut entendre mais jamais de vérités que le peuple doit entendre.
Il est illégale pour la démocratie et injuste en vers le peuple de Guinée qu’un seul individu en l’occurrence du président de la république prenne acte d’ordonnance pour promulguer la constitution. Tous les Guinéens ont le droit de connaître et accepter ou amender la constitution avant qu’elle ne soit promulguée comme étant la constitution définitive. Cela ne relève pas d’une seule ethnie ou d’un seul individu quelque soit son pouvoir ou les circonstances ou les urgences dans notre pays. Il doit y avoir un referendum pour nous doter des lois qui vont :
- défendre le peuple contre tout autre prédateur de l’économie Guinéenne,
- doter aux Guinéens une justice libre, indépendante, impartiale et transparente
- défendre notre patrie contre ceux qui entretiennent la haine et sèment la discorde
- permettre au peuple de dire non à ceux qui prétendent arriver au pouvoir sans referendum et sans élections législatives dans l’intention, une fois élus, de se faire une constitution à leur profit et l’imposer au peuple de Guinée
- empêcher au peuple de suivre la simple volonté des opportunistes et avides du pouvoir dont le souci majeur est de s’asseoir sur le fauteuil présidentiel et tant mieux pour les conséquences sur l’avenir des futures générations
Soyons responsables, sages et courageux de nous dire la vérité entre nous et d’accepter cette vérité telle qu’elle est pour le bonheur de tous les Guinéens. Chers compatriotes, il faut que nous comprenions que la solution de la crise actuelle de notre pays n’est pas et ne peut pas être dans les mains d’un seul individu, d’une seule ethnie ou d’un autre pays mais seulement dans les mains de tous les Guinéens sans exception. Car, l’heure a sonné pour remédier aux mauvaises habitudes du passé et de mettre nos ambitions personnelles et nos différences à côté pour faire face au destin qui nous est commun en tant que Guinéens.
La Guinée a toujours l’habitude de commencer des bonnes initiatives, mais les intérêts personnels des uns et des autres n’ont jamais permis d’atteindre les objectifs durables. Donc, après chaque espoir perdu, nous nous retrouvons toujours au point de départ. Cela risque de nous arriver encore. Les élections sont importantes mais l’avenir de la Guinée est plus important qu’une élection et il est bon moment qu’on se dise la vérité. ADEGUI est prête à aller aux élections à tout moment pour le bonheur de notre pays. Mais, tous les acteurs politiques sont conscients que si les élections ont lieu à cette date, elles ne seront que des élections bâclées et les risques sont énormes mais les opportunistes l’acceptent à tout prix et tant mieux pour les conséquences sur l’avenir de la nation.
Nous sommes au mois d’Avril pendant que le recensement des Guinéens de l’étranger est en cours, beaucoup de Guinéens à l’intérieur du pays ne sont pas recensés, les listes provisoires ne sont pas affichées dans beaucoup de lieux et beaucoup de listes affichées ont d’énormes anomalies. Le Conseil National de la Transition (ou de la trahison) réclame de l’argent pour son fonctionnement (le peuple n’a aucune idée de la constitution modifiée), la CENI renferme beaucoup d’imperfections. Le plus déplorable est du fait que le nom, l’ethnie et la région d’origine des leaders politiques sont connus, mais leurs projets de société ne sont pas connus du peuple. Certains intellectuels Guinéens, je dis bien certains, sont plus irréfléchis que ceux qui n’ont pas été à l’école. Ces intellectuels Guinéens se sont transformés en prostitution électorale, il faut leur donner le cash pour avoir leur voix, celle de leur famille et même celle de leur village, votre idéologie politique ou projet de société ne les intéresse pas. Notre Guinée, un pays de tout et de rien.
Il faut donner la chance au peuple de Guinée d’avoir le temps suffisamment pour écouter différents leaders politiques, analyser sur les débats et sur les projets de sociétés à fin de décider à qui confier l’avenir de notre pays. Les leaders politiques doivent être obligés de passer dans les universités, les écoles et autres lieux publiques et privés pour être entendus. Dans le reste du monde, les débats politiques sur les leaders et leurs projets de société ou idéologie politique se font dans les universités et dans les lieux publics mais pas dans les sièges des partis politiques, dans les rues ou dans les foyers. Mais comme en Guinée la plupart des partis ont une certaine coloration à caractère ethnique, les leaders préfèrent se cacher dans leur siège pour se défendre et défendre leurs ambitions devant leurs adhérents. Encore un fois, il faut que les leaders politiques sortent de leur siège et font les débats dans les universités, dans les lycées et autres écoles à fin que tous les Guinéens aient la chance de faire face-à-face avec ceux qui prétendent prendre des décisions sur leur avenir. En Guinée, nous avons mal compris le rôle que joue le siège et l’importance du projet de société d’un parti politique. Car, le siège est simplement un bureau administratif du parti. Il est le bureau central de référence et d’information du parti mais pas un lieu de campagne.
Nous avons eut beaucoup d’espoir perdus en Guinée pour la simple raison que nous n’avons pas pris nos responsabilités et des précautions pour l’avenir. En ce moment historique de notre nation, nous irons jusqu’au bout, car, il ne s’agit pas seulement de faire des campagnes de fanfare ou de démagogie. Il s’agit de débattre tous les sujets sur la situation actuelle de notre pays d’un point à un autre devant toutes les générations et dans toutes les préfectures du pays. Il faut que les règles du jeu électoral de la démocratie soient appliquées dans notre pays au profit de nous tous. Que ceux prétendent bâcler les élections tout en faisant semblant d’ignorer les conséquences ou les réalités de notre pays se ressaisissent.

QUE DIEU BENISSE LA GUINEE !
VIVE LA GUINEE UNIE, PROSPERE, LIBRE ET DEMOCRATIQUE
A TOUS LES GUINEENS DE TOUT MON CŒUR !

Oumar B. Diallo
Président – ADEGUI
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