(L'Essor 19/04/2010)
L’Union européenne vient d’accorder à notre pays, un appui financier d’un montant global de 28 milliards Fcfa au titre du 10è FED
La coopération entre notre pays et l’Union européenne prend du volume et se diversifie d’année en année. Les deux parties viennent d’imprimer une nouvelle dynamique à cette coopération avec la signature vendredi de quatre conventions. Ces accords sont relatifs au financement des Programmes d’appui à la consolidation technique et institutionnelle de l’Office du Niger, à l’appui au secteur privé, à la sécurité alimentaire et à l’ordonnateur national du Fonds européen de développement (FED). Les conventions ont été signées par le ministre des Affaires étrangères et de la Coopération internationale, Moctar Ouane, et le chef de la Délégation de l’Union européenne dans notre pays, Giacomo Durazzo. La cérémonie de signature s’est déroulée dans la salle de banquet du palais de Koulouba en présence du président de la République, Amadou Toumani Touré. Le Premier ministre Modibo Sidibé, des membres du gouvernement ainsi que des représentants de la diplomatie européenne accréditée dans notre pays, étaient également présents. Par ces quatre conventions, l’Union européenne apporte à notre pays un appui financier d’un montant global de 28 milliards Fcfa au titre du 10è FED. Ces fonds serviront à l’exécution de quatre programmes majeurs de secteurs clés de l’économie nationale, notamment l’agriculture, le secteur privé, la sécurité alimentaire et l’appui institutionnel de l’ordonnateur national du FED. Totalisant 19,6 milliards Fcfa, la première convention bénéficie au Programme d’appui à la mise en oeuvre du contrat-plan de l’Office du Niger. Ce programme appuie la mise en oeuvre de la politique de développement de la zone Office du Niger pour permettre ainsi un accroissement de la production agricole dans le respect du développement durable. Son exécution permettra d’accroître les capacités de production de riz de l’Office du Niger et aidera notre pays à atteindre une production d’un million de tonnes de riz paddy d’ici 2012 afin de couvrir environ 60% des besoins nationaux de consommation de riz. Moctar Ouane soulignera à ce propos l’extension des superficies aménagées de 2 500 ha et le creusement de 40 km de réseau de drainage des eaux, l’amélioration de la maîtrise technique et financière de l’entretien des réseaux, de la gestion de l’eau et du foncier dans la zone ON.
PLUS DE 236 MILLIARDS FCFA. Le programme bénéficiera d’un appui budgétaire sectoriel direct avec trois tranches fixes et deux tranches variables dont les décaissements sont liés au respect de conditions spécifiques et d’indicateurs de performance convenus dans l’arrangement-cadre spécifique État/PTF. La seconde convention concerne le Programme d’appui au secteur privé (PASP). Avec un peu plus de 3 milliards Fcfa, ce programme s’attache à améliorer la compétitivité et la qualité des produits des PME-TPE maliennes. Ce financement constitue un appui concret dans le cadre de l’accompagnement de la mise en œuvre de l’Accord de partenariat économique (APE) entre l’Afrique de l’Ouest et l’Union européenne. La mise en œuvre de ce programme s’effectue sous la forme d’un cofinancement avec l’Agence française de développement (AFD) et la Banque mondiale, dont les contributions s’élèvent respectivement à 4,8 et 1,4 milliards Fcfa. Ce projet va permettre d’accroître durablement la contribution du secteur privé à la croissance économique. Il aidera les entreprises maliennes à tirer le meilleur parti des opportunités qu’offriront l’APE et l’intégration régionale, tout en améliorant la compétitivité et la qualité des produits des entreprises maliennes et la création d’emplois dans des secteurs modernes et non formels, a analysé Moctar Ouane. Cinquième du genre, la convention relative au Programme d’appui à la sécurité alimentaire au Mali phase 5 (PASA 5) porte sur un financement de 3,2 milliards Fcfa. Ce programme succède et complète d’autres initiatives européennes sur le même objet. Il vise à réduire l’insécurité alimentaire et nutritionnelle dans des zones d’interventions ciblées par des actions de proximité au bénéfice des populations les plus vulnérables, particulièrement les femmes et les enfants. Cet appui de l’UE fait écho aux efforts consentis par notre pays ces dernières années en matière de lutte contre l’insécurité alimentaire. Ceux-ci se sont manifestés à travers l’adoption en 2002 d’une stratégie nationale de prise en charge des préoccupations majeures liées aux différents facteurs endogènes et exogènes dues à la mauvaise exploitation des ressources naturelles, aux difficultés d’approvisionnement et la variabilité du prix des denrées de base, à la faible diversification des sources de revenus, à l’insuffisance et à une mauvaise diffusion de l’information, mais aussi et surtout à l’irrégularité de la pluviométrie et aux problèmes phyto et zoo-sanitaires. La dernière convention signée entre notre pays et l’UE est destinée à financer le Programme d’appui à l’ordonnateur national du FED. Ce programme reçoit une enveloppe de 1,3 milliard Fcfa. Ces fonds aideront la cellule chargée de la gestion et de la mise en oeuvre des projets FED de renforcer ses capacités de gestion et de suivi de l’aide communautaire, notamment celle des interventions liées à la sécurité alimentaire. Le ministre Ouane précisera à ce propos que le programme contribuera à la consolidation des services de l’Ordonnateur national afin de lui permettre de continuer d’assumer pleinement ses fonctions de pilotage de la stratégie de coopération et du programme indicatif national. Le chef de la délégation de l’UE s’est félicité de l’exemplarité de coopération entre notre pays et l’Europe. "La signature de ces quatre programmes qui intervient durant cette année de célébration du cinquantenaire de l’indépendance du pays, constitue la meilleure preuve de l’excellent partenariat existant entre l’UE et le Mali", a estimé Giacomo Durazzo, avant de promettre de prochains appuis. Avec ces nouveaux appuis, l’intervention de l’UE en faveur de notre pays représente une enveloppe de plus de 236 milliards Fcfa, soit un taux d’engagement de 81% sur le 10è FED en deux ans. Le Mali se place ainsi au premier rang des pays bénéficiant de l’aide de l’UE.
lundi 19 avril 2010, par Lassine Diarra
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