(L'Inter 12/04/2010)
Laurent Gbagbo et Guillaume Soro se sont parlé hier, dimanche 11 avril, au Palais présidentiel au Plateau. Près de deux heures de huis clos au cours duquel ils se sont employés à aplanir leurs divergences sur des questions cruciales comme le désarmement avant les élections, le toilettage de la liste électorale provisoire. Sont-ils parvenus à accorder leurs violons ? On n’en sait pas plus, puisqu’ au sortir de la rencontre, le Premier ministre est resté évasif, se contentant de propos généraux. Mais le happy end qu’ils ont offert aux cameras laisse penser que les nuages entre les deux hommes sont en voie d’être dissipées. Il est en effet 16h14, quand le chef de l’Etat, en tenue décontractée, quitte le Palais au volant de son véhicule, à ses côtés le Premier ministre Guillaume Soro, vêtu lui aussi d’un ensemble relax. Direction : la base marine d’Abobo Doumé où, selon des indiscrétions, les deux hommes devaient faire une virée sur la lagune. Et certainement y boucler les dossiers chauds abordés au Palais présidentiel. Quand le chef de l’Etat et le Premier ministre se séparent au terme de la villégiature, ils ne font aucune déclaration. C’est le ministre de la Communication, Sy Savané, qui traduira par une image bien à propos, l’état des négociations entre Laurent Gbagbo et Guillaume Soro. « Nous sommes dans le même bateau ; le bateau tangue un peu mais nous avançons », a-t-il déclaré, selon www.afreekelection.com. Peu avant le départ pour la base marine d’Abobo Doumé, c’est un Premier ministre à la mine solennelle qui s’est adressé à la presse. Derrière lui, se tenait le chef de l’Etat, plutôt enjoué. Guillaume Soro a indiqué que le président de la République et lui ont convenu de mettre balle à terre en parlant à leurs partisans respectifs. Par ailleurs, il a précisé que des mesures ont été arrêtées de commun accord pour apporter des réponses aux préoccupations comme la réunification et la poursuite du contentieux. Il a fait savoir qu’un chronogramme a été élaboré s’agissant de la réunification du pays et qu’un comité va être installé pour mener à bien la relance du contentieux sur la liste électorale provisoire. Des propos trop évasifs, qui ne situent pas davantage sur des préoccupations aussi précises que le désarmement ou non avant les élections, l’audit ou non de la liste provisoire des 5, 3 millions, dite blanche. Qu’est-ce qui a été décidé concernant ces points ? Mystère et boule de gomme. Tard dans la soirée, Guillaume Soro et ses proches collaborateurs, se sont réunis pour certainement réfléchir à la suite à donner aux discussions engagées au Palais présidentiel. Notons que l’ambassadeur Alcide Djédjé, le porte-parole de la présidence, Gervais Coulibaly, les ministres Sidiki Konaté, Sy Savané, le porte-parole du Premier ministre, Méité Sindou et son chargé de communication, Alain Lobognon ont été aperçus au sortir de la rencontre.
lundi 12 avril 2010 par Assane NIADA
Une rencontre pour sauver la face • Le départ de Soro toujours à l’ordre du jour ?
Une rencontre pour sauver la face. Le tête-à-tête Gbagbo-Soro qui s’est tenu hier dimanche 11 avril 2010, y ressemble fort bien. Les deux hommes se sont en effet rencontrés hier, cela après plus d’une semaine d’attente et d’hésitation. L’objectif était de réchauffer les liens refroidis depuis quelque temps entre eux sur la question du désarmement et de la réunification du pays. De ce réchauffement dépend en quelque sorte la bonne marche du processus de paix enclenché depuis la signature de l’accord politique de Ouagadougou le 04 mars 2010. Gbagbo et Soro sont-ils parvenus ‘’ à relancer la machine ‘’ comme le chef de l’Etat l’avait promis à son retour de Bodo-Dioulasso le 1er avril dernier ? Difficile à dire. Toutefois, la solennité de l’audience d’hier-comme si les deux hommes n’avaient jamais eu de tête-à-tête-ajoute à son caractère d’action éclat visant à sauver les meubles. De plus, le sourire aux lèvres devant les cameras de la presse, le petit tour de Gbagbo et Soro, seuls dans la voiture de commandement du chef de l’Etat, la virée sur la lagune ébrié, ressemblent à de pâles signaux d’un amour qui tient difficilement encore la route au sommet de l’Etat. A en croire certaines sources proches du camp présidentiel en effet, le Premier ministre n’en n’aurait plus pour longtemps à la maison blanche du Plateau. ‘’ Le président est profondément déçu de lui, et à l’heure actuelle, le sort de Soro est scellé, sauf un miracle. Le chef de l’Etat cherche la pièce de rechange. Dès qu’il mettra la main sur quelqu’un de sûr, ce sera fini pour Soro ‘’, a révélé notre source, avec une voix rassurante. De façon claire, la question du départ du secrétaire général des Forces nouvelles de la Primature n’aurait pas été neutralisée par l’audience d’hier. Elle serait encore à l’ordre du jour, notamment dans les exigences du camp présidentiel. On se souvient que les lieutenants de Laurent Gbagbo avaient, à la suite de la bataille de la Cei et du gouvernement, engagé celle du désarmement des ex-rebelles avant les élections. Ils s’étaient cependant heurtés à un refus catégorique des Forces nouvelles dirigées par Guillaume Soro. Il s’en suivra une véritable passe d’armes. Des propos aussi virulents les uns que les autres ont été tenus, avec en prime l’exigence de la démission du Premier ministre Guillaume Soro de son poste, si le désarmement de ses hommes n’est pas effectif avant les élections. Le président du Front Populaire Ivoirien (Fpi), Pascal Affi N’Guessan avait même donné un délai de deux mois à Guillaume Soro pour désarmer ses hommes. Le leader du Fpi n’a pas encore levé son ultimatum. Et rien de précis n’a été décidé hier pour la relance du processus comme annoncé. De quoi laisser penser que c’était une rencontre pour faire bonne impression et que le feu couve toujours entre le chef de l’Etat et son Premier ministre.
lundi 12 avril 2010 par Hamadou ZIAO
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