Afriscoop 16/04/2010)
(AfriSCOOP - Abidjan) — Vigilance accrue mercredi et jeudi à Bouaké (centre de la Côte d’Ivoire), fief de l’ex-rébellion des Forces nouvelles (Fn). Selon des informations recueillies par AfriSCOOP, un regain de psychose a laissé penser à une attaque armée contre cette ville. Les ex-rebelles ont alors sorti l’artillerie lourde et multiplié des patrouilles.
Des habitants joints au téléphone rapportent que tôt le matin, des mouvements de soldats se tenant sur des pick-up surmontés d’armes à longs canons (Dca) étaient visibles aux points névralgiques de la ville. Des hommes en treillis patrouillaient à pied, kalachnikov et lance-roquettes au poing. De quoi faire revivre les chaudes périodes d’alerte maximale, de 2002 à 2004.
Les patrouilles véhiculée et pédestre ont procédé toute la journée à des fouilles et à des contrôles inopinés de pièces d’identité et d’engins. Ce sont surtout les motocyclistes qui étaient ciblés. De nombreux motocyclistes ont été conduits à la principale base militaire, le 3e bataillon, de Bouaké. Au centre-ville, une importante saisie de voitures a été opérée.
« Des rumeurs ont circulé comme quoi, des individus motorisés ont infiltré la zone Centre-nord-ouest (Cno, sous contrôle des Fn, NDLR) », affirme un habitant, sous couvert de l’anonymat.
Les Forces Nouvelles, elles, démentent toute situation de reprise des hostilités.
« C’est juste une patrouille de routine pour nous permettre de contrôler de temps à autre les motos, afin d’avoir une idée du nombre de taxi-motos ici », s’est justifié mercredi, le porte-parole militaire des Fn, le Commissaire principal Seydou Ouattara.
Selon lui, les mesures de sécurité ne vont pas « être spontanées ». Mais, « il n’y a pas d’autres raisons spécifiques », à cette alerte.
« Ce n’est pas une situation de guerre ; c’est juste pour permettre aux uns et aux autres de circuler librement, surtout pendant la nuit. Nous demandons que la population reste sereine car, c’est dans son intérêt que nous recherchons la sécurité », a ajouté rassurant, le Cdt Cherif Ousmane, chef de la compagnie Guépard (bérets verts).
Secouée par une grave crise politico-militaire depuis le coup d’Etat manqué de 2002, la Côte d’Ivoire peine à organiser une présidentielle. Le mandat de l’actuel président, Laurent Gbagbo est arrivé à expiration en 2005.
Dimanche, M. Gbagbo et son Premier ministre, chef des ex-rebelles, Guillaume Soro ont pris l’engagement de relancer le contentieux électoral et d’établir un chronogramme de désarmement, exigé par le camp présidentiel.
vendredi 16 avril 2010 par Seraphin KOUASSI
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