(APPA 16/04/2010)
Quel est le niveau de responsabilité de la mission d’observation de l’UE dans le processus de l’élection présidentielle du Togo du 4 mars 2010 ?
Coïncidence ou méthode rôdée et orchestrée ? Selon l’AFP, relayée par la presse, Hamid Karzaï rejette l'accusation de fraudes électorales sur la communauté internationale, L’U.E. en particulier !
L’AFP nous apprend que c'est l'intéressé lui-même qui le dénonce. Mais il rejette la faute sur ceux justement censés prévenir les risques : le président afghan Hamid Karzaï a accusé jeudi la communauté internationale - dont l'ONU, l'Union européenne et "des ambassades" - d'avoir commis les fraudes massives qui lui sont reprochées concernant sa victoire à l'élection présidentielle du 20 août 2009. Le président Karzaï a été réélu de facto après l'abandon de son challenger au second tour, après que la communauté internationale avait pourtant dénoncé des fraudes massives en faveur du sortant.
En Afghanistan, « La vérité, (...) c'est qu'il y a eu des fraudes lors des élections présidentielles et provinciales, des fraudes massives, très massives, il n'y a pas de doute, mais elles n'ont pas été commises par des Afghans, ce sont les étrangers qui les ont commises », a lancé Hamid Karzaï lors d'une rencontre avec des membres de la Commission électorale indépendante (CEI), chargée de surveiller les scrutins et accusée de lui être entièrement soumise.
« Les Nations unies, le bureau du représentant adjoint de l'ONU [alors l'américain Peter Galbraith], ainsi que le général français Philippe Morillon [le chef de la mission d'observateurs de l'UE à l'élection, ndlr], ont été le foyer de ces fraudes », a-t-il poursuivi.
Au Togo, la vérité… c’est que l’UE est en passe de reproduire la même chose qu’elle a faite en Afghanistan.
La Mission des Observateurs de l’UE au Togo (MOE-Togo) écrit dans son rapport du 6 mars 2010 que « Dans une communication officielle du 30 octobre 2009, la CENI a annoncé sa décision de ne pas procéder à une révision complète, mais à une mise à jour du fichier électoral 2007. La révision du fichier électoral a suscité de profonds désaccords tant dans son organisation que dans les résultats produits. Le 25 janvier, six aspirants candidats et trois partis politiques ont signé une déclaration commune demandant entre autres, la reprise des opérations de révision des listes en vue de garantir un fichier électoral fiable. Les données brutes de la révision des listes ont révélé une progression d’environ 320 000 nouveaux inscrits soit environ 10% du fichier électoral ? Ces nouveaux inscrits sont localisés pour 42% dans le nord, fief électoral du RPT, tandis que les nouveaux inscrits dans le sud représentent presque 30% et 27% dans le centre. Ce contraste a alimenté le déficit de confiance des partis politiques de l’opposition dans la confiance de l’intégrité du processus de révision des listes électorales. »
La MOE Togo trouve que « Les observateurs ont rapporté des cas d’enregistrement de mineurs dans la région de Kara et des Savanes, ainsi qu’un problème de non respect des procédures d’identification des candidats à l’inscription sur les listes par le recours important au témoignages des chefs traditionnels. Sur les 50 bureaux de vote observés la mission de l’UE a noté 4 132 votants par dérogation et 628 procurations sur un total de 6 018 observés. »
Dans son rapport au relevé interminable des insuffisances la Mission d’observation de l’Union européenne, 6 mars 2010 écrit que « La conduite des opérations électorales a été évaluée négativement dans plus de 15% des bureaux observés. Les problèmes ont été concentrés dans les régions des Savanes et de la Kara où les procédures encadrant le vote par dérogation et le vote par procuration n’ont pas été toujours respectées. A titre d’exemple, dans le bureau 3-07-03-04-D, de la Kozah, la grande majorité des électeurs ont voté par dérogation et étaient porteurs d’une procuration. Plus inquiétant, la majorité des procurations étaient incomplètes puisque le nom du mandant et sa signature manquaient, de même que le numéro du bureau de vote du mandant et du mandataire. Sur 322 votants, 245 étaient porteurs de procuration. »
Quid de la transparence, quid de l’assurance et du contrôle des transmissions des résultats électoraux, quid des listes électorales officiellement reconnues, … ?
Dans quelle démocratie au monde, des choses pareilles sont-elles acceptables si ce n’est pour les sous-peuples, en particulier ceux du « Togolistan » !
Atteinte de ce qu’on peut désormais appeler « syndrome Karzaï », la démarche et la méthode de la communauté internationale, en particulier de l’UE est claire. Car malgré toutes ces irrégularités et manipulations grotesques observées par la Mission, rien n’y fait. Les pays comme la France, l’Allemagne, l’Espagne…, membres de la même UE ont commencé à féliciter le Karzaï togolais, Faure Gnassingbé !
L’UE a envoyé sa Mission au « Togolistan » avec 16 à 20 millions d’euros du contribuable européen à se partager en rémunération de son affection du syndrome caractérisé par l’autisme et l’organisation des fraudes !
Bravo l’Europe !…
Très sérieusement, il y a lieu aujourd’hui de se poser des questions sur le rôle et/ou l’utilité de ces prétendues missions d’aide ou d’observation d’institutions internationales comme l’UE. Si pour dix fois moins que ce qui a été constaté au Togo, des élections ont pu être annulées ou reportées quand on n’est pas sous l’emprise de cette « connivence/machination » qui ne dit pas son nom… on peut donner raison à Gbagbo pour sa gestion du processus électoral de son pays, la Côte d’Ivoire et féliciter sa clairvoyance. Ceux des pays qui, sous cet alibi de pauvreté, se laissent « véroler » n’ont qu’à bien se tenir !
Sous - peuples, malheur à vous ! TOGO FUTUR,
Le Service d’information et de communication.
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Par APPA - Vendredi 16 avril 2010 5 16 /04 /2010 00:06
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