jeudi 9 septembre 2010

R.D.C. -L'ONU réclame des sanctions contre les responsables de viols collectifs en RDC

(Le Monde 09/09/2010)
De hauts responsables des Nations unies ont appelé, mardi 7 septembre, le Conseil de sécurité à envisager des sanctions contre les auteurs ou instigateurs de récents viols collectifs en République démocratique du Congo (RDC). D'après l'adjoint au chef des opérations de maintien de la paix de l'ONU, Atul Khare, plus de cinq cents personnes, dont des enfants, ont été violées dans les régions du Nord et du Sud-Kivu. La Mission de l'ONU pour la stabilisation en RDC (Monusco) a fait état de violences croissantes fin juillet et début août à Luvungi.
Devant le Conseil de sécurité, M. Khare et la représentante spéciale des Nations unies pour la violence sexuelle dans les conflits, Margot Wallström, ont suggéré que des chefs des Forces démocratiques de libération du Rwanda (FDLR), des rebelles hutus, et les miliciens locaux Maï Maï pourraient être derrière ces crimes. Ils ont occupé la région du 30 juillet au 3 août. D'après Mme Wallström, ces viols semblaient s'inscrire dans "des attaques prévues et organisées". "Ce qui est particulièrement perturbant, c'est que ces attaques (...) n'ont pas été un incident isolé, mais ont fait partie d'un plan plus vaste de viols et pillages systématiques et étendus", a-t-elle dit.
ÉCHEC DE LA MISSION DE L'ONU
Susan Rice, représentante permanente des Etats-Unis à l'ONU, a déclaré que Washington voterait en faveur de sanctions contre les personnes reconnues coupables de ces viols. Son homologue turc a pour sa part déclaré que le Conseil de sécurité – qu'il préside ce mois-ci – avait invité la RDC à lancer une enquête pour identifier les responsables. Le Conseil de sécurité a déjà imposé par le passé des sanctions à des membres des FDLR pour le recrutement d'enfants soldats et pour des violences sexuelles dans l'est de la RDC.
Atul Khare a par ailleurs fait aveu d'échec pour la Monusco, qui dit n'avoir appris que ces viols avaient été commis que deux semaines après, bien qu'elle dispose d'une base à une trentaine de kilomètres de Luvungi. Il a reconnu que la mission des Nations unies "devait faire mieux".
Pour en savoir plus :
- Sur les rebelles hutus, lire l'article de Jeune Afrique "Qui sont les FDLR ? "
- Sur les miliciens Maï Maï, lire l'article "Ne réveillez pas l'eau qui dort : les Maï Maï dans la guerre au Kivu" sur le site Historicoblog ;
- Consulter le site de la correspondante du quotidien belge Le Soir dans la région, "Le carnet de Colette Braeckman" ;
- Voir le reportage de France 24 daté d'octobre 2008 sur les origines de l'instabilité dans l'est du Congo :
http://www.france24.com/fr/20080926-reporters-rdc-congo-rwanda-rebelles-hutus-massacre-genocide-1994-tutsis-monuc-foret-viols
LEMONDE.FR avec Reuters

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