Les depeches de Brazzaville 19/04/2010)
Le coordonnateur du projet du barrage d'Imboulou, Léon Armand Ibovi, a rassuré la population de Brazzaville, affirmant que le courant d'Imboulou arrivera dans la capitale avant les festivités marquant le cinquantenaire de l'indépendance du pays. Le coordonnateur s'est exprimé ce lundi 19 avril, suite aux actes d'incivisme qui se sont produits dans la nuit du 15 au 16 avril et samedi dernier. En effet, 1600 mètres de câbles électriques ont été coupés au total sur la ligne Imboulou-Ngo-Brazzaville.
La première moitié a été volée entre le poste de Tsiélampo et de Mont Barnier, entre les pylônes 6, 7 et 8. L'inconnu a dérobé une bonne partie du câble en procédant au démontage du câble intermédiaire (phase du milieu), qu'il a découpé de part et d'autre avec une scie. Il a aussi utilisé des fourches avec du bois, pour descendre le câble jusqu'à terre.
La manière dont le voleur s'y est pris démontre qu'il est un professionnel. « Monter au-dessus d'un pylône de 24 mètres de hauteur, s'asseoir sur la chaine isolateur, dégager le conducteur et le faire baisser, ensuite prendre la fourche et le bois pour le descendre et le découper ensuite. Il a fait un freinage à l'aide d'un habit pour que le câble ne s'éparpille pas », a expliqué Léon Armand Ibovi.
En outre, ce dernier n'a certainement pas opéré seul. « Le câble (1 diamètre de 500 mm² pour l'aluminium et 40 mm² pour l'acier) pèse 10 kilos le mètre linéaire, multiplié par 800. Il faut être plusieurs pour le découper et il faut aussi posséder un camion pour le transporter », a-t-il détaillé.
L'autre moitié du câble a été coupée dans les mêmes conditions, derrière l'Académie militaire et le cimetière d'Itatolo, au bas fond de la rivière. A cet endroit le câble (la 3e phase) a été volé mais retrouvé par les services de police, dans la forêt galerie d'Itatolo. Malheureusement, il ne peut plus être utilisé, ayant été morcelé complètement.
Une enquête est ouverte
Néanmoins, la police et la gendarmerie ont été mises à contribution pour retrouver les forfaiteurs. Les enquêtes se poursuivent. Selon Léon Alfred Ibovi, le président de la République a instruit tout d'abord, l'armée et la police. A elles de découvrir l'identité des scélérats et leur commanditaires, et leurs motivations. Il a ensuite instruit les personnes compétentes de trouver des solutions pour alimenter Brazzaville avant les festivités.
Sur ce dernier point, Léon Alfred Ibovi a indiqué que le projet possède des rechanges qui devront servir au nord de Ngo (ligne Gamboma-Oyo-Owando). Ces câbles seront utilisés au profit de Brazzaville. Cela nécessite 2 à 3 semaines de travail. « Nous allons commander d'autres câbles pour ne pas affecter la partie nord du pays », a-t-il ajouté.
Par ailleurs, les conséquences sont graves, car toutes ces opérations demandent des coûts supplémentaires pouvant entrainer des avenants pour le pays (nouvelle fabrication de câble, transport de la Chine au Congo, wagons entre Pointe-Noire et Brazzaville, etc.).
Mécontent d'avoir eu à constater cet acte d'incivisme, le coordonnateur du projet Imboulou à invité la population à préserver l'intérêt public en étant vigilante et en dénonçant tout mauvais comportement.
Rappelons qu'à la suite de la visite effectuée le 17 mars dernier par le ministre délégué général des Grands travaux, Jean-Jacques Bouya, la ligne entre le poste de Djiri et celui de Tsiélampo était complètement montée. Les conducteurs étaient tirés, ils attendaient juste les dernières vérifications et le dernier contrôle pour leur mise en service.
La première turbine du barrage d'Imboulou a été lancée le 27 janvier dernier, la seconde est prête pour être envoyée mais attendait juste la ligne de transport dont les travaux viennent de subir un coup, et la troisième suivra bientôt. Le barrage hydroélectrique compte quatre turbines pour une puissance installée de 120 mégawatts. Le poste de Ngo est à près de 210 kilomètres de Brazzaville, il est un poste pratiquement central du transport de l'énergie produite à la centrale d'Imboulou.
Nancy France Loutoumba
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