lundi 5 avril 2010

L'armée congolaise reprend l'aéroport de Mbandaka en RDC

(Reuters 05/04/2010)
(05/04/2010 à 16:52) L'armée congolaise a repris lundi le contrôle de l'aéroport de Mbandaka, chef-lieu de la province de l'Equateur, dans le nord de la République démocratique du Congo (RDC), attaqué la veille par des rebelles.
"Nous avons repris le contrôle de l'aéroport, il est maintenant entre nos mains", a déclaré par téléphone à Reuters le général Janvier Mayanga, chef des forces gouvernementales dans la région. "Plusieurs soldats et policiers ont été tués."
Le raid rebelle avait été lancé dimanche matin par une centaine d'hommes de la tribu Enyele, qui avaient franchi le fleuve Congo pour pénétrer dans la ville et attaquer la résidence du gouverneur, avant d'être repoussés vers l'aéroport.
Un casque bleu ghanéen de la Monuc, la Mission d'observation des Nations unies au Congo, a été tué dans ces combats et un employé sous contrat avec l'Onu a succombé à une crise cardiaque, a confirmé l'armée congolaise.
Les troubles dans cette province de l'Equateur n'ont rien à voir avec le conflit dans l'est du pays. Ils trouvent leur origine dans un différend sur des droits de pêche entre les communautés Lobala, dont les Enyele font partie, et Monzaya. Ils se sont intensifiés à l'automne dernier et ont pris la forme d'un défi armé au pouvoir central de Kinshasa.
Le général Mayanga a précisé que les rebelles chassés de l'aéroport s'étaient enfuis dans la forêt, traqués par les soldats gouvernementaux.Les casques bleus de la Monuc ont participé à la contre-attaque. "La Monuc est là, elle nous a soutenus et a beaucoup fait pour nous aider", a dit le général congolais.
Le vice-gouverneur de la province, Vincent Mokako, a précisé qu'entre 100 et 150 rebelles avaient lancé leur attaque par surprise le dimanch
e de Pâques alors que la population était à la messe. Lundi matin, a-t-il précisé, de nombreux habitants n'osaient toujours pas sortir de chez eux.
Cette attaque est survenue alors que le gouvernement de Kinshasa cherche à obtenir d'ici l'an prochain le départ des 22.000 hommes de la Monuc, qui sont pour la plupart déployés dans l'est du pays, face aux rebelles hutus rwandais.
"Qu'ils (les agresseurs) aient réussi à prendre une capitale provinciale, c'est quelque chose qu'on n'avait pas vu depuis quelques années. C'est très grave", a dit un diplomate européen.
Plus de 200.000 personnes ont été forcées de fuir leurs maisons depuis six mois en raison des combats dans la province entre les communautés Lobala et Boba. La moitié des personnes déplacées par le conflit se sont réfugiées au Congo-Brazzaville voisin en traversant le fleuve.
Guy Kerivel pour le service français
Publié le 05/04/2010 à 16:52 Reuters
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