(Xinhuanet 25/08/2011)
LIBREVILLE -- Implantée au Gabon depuis six ans seulement, la société chinoise Sinohydro s'est rapidement imposée comme un des acteurs majeurs dans les secteurs clefs de la construction des infrastructures énergétique et routière utiles pour le décollage économique de ce petit Etat pétrolier du Golf de Guinée.
Novembre 2008, Omar Bongo Ondimba, alors chef de l'Etat gabonais, pose la première pierre pour la construction du barrage hydroélectrique de Grand Poubara dans la province du Haut Ogooué à environ 650 km au sud-est de Libreville. Cette première pierre est une grande première pour Synohydro arrivée dans le pays en 2005.
Le chantier confié au groupe chinois est énorme. Il s'agit de construire un ouvrage de type mixte de 37 mètres de haut et disposera d'un réservoir d'une surface totale de 46 km2. Il produira, grâce à 4 turbines de 40 mégawatts, 160 mégawatts dans sa première phase et 280 dans sa deuxième phase. Deux lignes de transmission seront construites pour distribuer l'énergie vers Moanda et Franceville, les deux principales agglomérations de la province du Haut Ogooué.
Ce projet était attendu depuis de longues années. Sa mise en œuvre doit permettre d'industrialiser cette province riche en manganèse, uranium, bois et autres richesses touristiques.
Coût du chantier, 398 millions de dollars américains. Le financement est apporté par la Chine, grâce à un prêt préférentiel. 33 mois après le lancement du chantier, "60% des travaux sont déjà réalisés", affirme Feng Haiqing, représentant du groupe chinois au Gabon.
"La livraison du chantier est toujours prévue en fin 2013", poursuit M. Feng soutenant que son exécution est entrée dans une phase critique.
Le 15 novembre 2010, en effet, Sinohydro procède à la déviation du cours d'eau du fleuve Ogooué sur lequel se dressera le barrage. Des tunnels et des galeries d'amener sont en cours de finition avant la pose des turbines qui généreront l'électricité.
400 ingénieurs et ouvriers qualifiés chinois ainsi qu'environ 1 500 manœuvres gabonais sont à l'œuvre sur ce vaste chantier qui permettra d'alimenter dès 2013 le futur complexe sidérurgique et métallurgique de Moanda en cours de construction par le groupe franco-gabonais COMILOG.
L'énergie produite par le Grand poubara permettra d'industrialiser la province du Haut Ogooué et réglera, dans une certaine mesure, le problème du déficit d'électricité qui dérange le pays.
Le barrage de Grand Poubara est "le plus éfficace de tous les projets dans le cadre de la coopération sino-gabonaise", indique le ministre gabonais de l'Economie Magloire Ngambia lors d'une rencontre avec l'ambassadeur de Chine au Gabon, Mme Li Fushun.
Outre le projet de Grand Poubara, Sinohydro a acquis un autre projet de "sécurisation du réseau électrique de Libreville". Financé par un prêt préférentiel du gouvernement chinois d'une valeur de 98 millions d'euros, ce projet permettra d'améliorer la qualité de l'électricité livrée aux ménages et industries des environs de la capitale. Son démarrage est quelque peu laborieux mais Sinohydro est disposé à le conduire jusqu'à son terme.
Sinohydro étale également son savoir faire et sa technicité dans le domaine autrefois très fermé des travaux publics. A l'issue d'un appel d'offres international, la compagnie chinoise implantée dans 40 pays africains a remporté les marchés de construction de la route Laleyou-Lastourville, 97 km financée par la Banque africaine de développement (BAD) et la route Akiéni-Okondja (74 km) financée par la Banque islamique de développement (BID).
Au sujet de la qualité des travaux, très souvent à l'origine des critiques hostiles à la présence chinoise en Afrique, le représentant de Synohydro, très fréquent sur le terrain, soutient que sa société a obtenu la certification ISO 9001. Elle applique les normes internationales en vigueur dans chacun de ses domaines d'intervention.
D'autres part, le bureau d'études indépendant Gauff GMBH & CO est chargé de réaliser le contrôle de l'exécution tandis que Engeneering KG. Geoassistance assure le suivi et l'assistance géotechnique.
Pour le futur, Sinohydro qui emploie plus de 3000 gabonais dit ne pas être pressé à quitter le Gabon. Son représentant dit vouloir encore apporter sa riche expérience dans le développement des infrastructures encore insuffisantes dans le pays.
50 ans après son indépendance, le Gabon ne dispose que de 900 km de routes bitumées sur un linéaire de 10 000 km de routes.
Par Yves Laurent GOMA, LU Yao
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