mardi 15 mars 2011

Le G8 soutient Ouattara et menace Gbagbo d'autres sanctions

(L'Express 15/03/2011)

Les ministres des Affaires étrangères du G8 ont apporté mardi leur soutien à Alassane Ouattara en Côte d'Ivoire et menacé le président sortant, Laurent Gbagbo, de nouvelles sanctions s'il refuse de quitter le pouvoir, a déclaré Alain Juppé.
Le G8 estime qu'"il importe de trouver une solution politique qui respecte le libre choix" des Ivoiriens, a dit le chef de la diplomatie française lors d'une conférence de presse, à l'issue de la réunion ministérielle du Groupe à Paris.
"Ceux qui font obstacle à une issue pacifique s'exposent à de nouvelles sanctions", a-t-il ajouté.
Laurent Gbagbo refuse de céder le fauteuil présidentiel depuis l'élection contestée du 28 novembre remportée, selon des résultats certifiés par les Nations unies, par Alassane Ouattara.
Dans leur déclaration finale, les pays du G8 disent avoir "exhorté les responsables du blocage des autorités légitimes de Côte d'Ivoire" à "s'abstenir de menacer, d'attaquer ou de gêner les personnels des Nations unies dans l'accomplissement de leur mission".
"Toute menace contre les tentatives d'aboutir à une solution, toute obstruction du travail de l'Onuci et d'autres acteurs internationaux et toute violation des droits de l'Homme et du droit international humanitaire conduiraient à l'application de mesures ciblées", ajoutent-ils.
Mardi matin sur Europe 1, Alain Juppé a estimé que les sanctions financières prises contre Laurent Gbagbo étaient en train de porter leurs fruits, conduisant à l'"asphyxie" de l'ancien président.
"La légalité finira par l'emporter", a-t-il estimé. "Nous avons pris toute une série de mesures qui, peu à peu, donnent des effets. Les sanctions financières, ça ne marche pas à 15 jours, ça marche à plusieurs mois. On voit bien aujourd'hui que Laurent Gbagbo est progressivement asphyxié".
"Nous ferons tout pour que la légalité l'emporte et que Ouattara, qui est le président légalement élu, exerce réellement le pouvoir et c'est ce qui est en train, petit à petit, je pense, de se passer en Côte d'ivoire", a-t-il ajouté.
"Ce qui compte, c'est l'engagement des pays africains. On ne peut pas demander à la France et à l'Europe de s'occuper de tout et de s'ingérer. L'Union africaine a pris ses responsabilités et a dit : le seul président c'est Ouattara. Je pense qu'on va y arriver", a souligné le ministre d'Etat, numéro deux du gouvernement français.
Les forces fidèles à Laurent Gbagbo ont annoncé samedi avoir lancé un assaut contre le quartier pro-Ouattara d'Abobo, dans le nord de la ville.
Dimanche, des habitants de ce quartier ont affirmé que les combattants pro-Ouattara contrôlaient toujours la plus grande partie du secteur.
Les Nations unies évaluent à 200.000 le nombre d'habitants qui ont fui Abobo depuis quinze jours.

publié le 15/03/2011 à 14:41, mis à jour le 15/03/2011 à 15:59
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