(Le Parisien 28/01/2011)
L'ancien président sud-africain Nelson Mandela est hopitalisé depuis mercredi dans une clinique de Johannesburg. «Le vieil homme est très malade mais il n'est pas en danger» de mort, selon une source proche du héros de la lutte anti-apartheid, sous couvert d'anonymat. «Il n'est toujours pas rétabli mais nous nous attendons à ce qu'il sorte demain (vendredi) de l'hôpital», a ajouté jeudi soir la même source.
Aucune information officielle sur l'état de santé de M. Mandela, 92 ans, n'a filtré depuis un communiqué de la Fondation qui gère ses oeuvres caritatives et son nom, mercredi, affirmant qu'il avait été hospitalisé à Johannesburg pour des «examens de routine». «Il n'est pas en danger et il a un bon moral», a assuré sa fondation dans un court communiqué mercredi après-midi. Depuis, aucune information n'a filtré sur l'état de santé du Nobel de la paix, qui a passé la nuit dans l'établissement.
«Madiba a 92 ans et n'est plus un jeune homme (...) On s'occupe bien de lui à l'hôpital», a pour sa part assuré l'ANC, l'ancien mouvement de lutte contre l'apartheid, au pouvoir depuis 1994. «Nous appelons tous les Sud-Africains à rester calmes et à ne pas céder à la panique, parce qu'il n'y a aucune raison de le faire», a ajouté l'ANC.
Selon le quotidien The Star, Nelson Mandela a été examiné par un pneumologue, le spécialiste Michael Plit. Jeudi matin, la police contrôlait strictement les accès de l'hôpital, devant lequel de nombreux journalistes étaient rassemblés dans l'attente de nouvelles de l'icône mondiale.
«Il s'est battu pour notre liberté et nous lui en sommes reconnaissants»
Son ex-femme, Winnie Madikizela-Mandela, est arrivée en fin de matinée à son chevet. L'ancienne pasionaria de la lutte anti-apartheid, séparée de son époux depuis 1992, n'a fait aucun commentaire. Un peu plus tôt, l'assistante personnelle de Nelson Mandela, Zelda La Grange, et la fille de sa troisième épouse Graça Machel, Josina, étaient entrées dans le bâtiment sous l'escorte de gardes du corps. La veille, plusieurs membres de sa famille s'étaient déjà pressés auprès de «Tata (grand-père) Madiba»(son nom de clan devenu surnom affectueux).
«Madiba, nous t'aimons», proclamait une large banderole affichée à la fenêtre d'une école voisine de l'hôpital. Des dessins colorés d'enfants et des messages lui souhaitant un bon rétablissement étaient accrochés à la clôture.
«C'est très important de soutenir l'ancien président parce qu'il a obtenu des changements énormes pour notre génération», a affirmé Ntho Molena, une lycéenne de 16 ans. «Il s'est battu pour notre liberté et nous lui en sommes reconnaissants», a ajouté la jeune fille.
Emprisonné durant 27 ans
Celui qui fut le premier président noir d'Afrique du Sud (1994-1999) a passé 27 ans dans les geôles du régime ségrégationniste blanc, avant de prôner une réconciliation qui lui a gagné le coeur de tous ses compatriotes. Depuis son retrait de la vie politique en 2001, ses apparitions publiques se sont raréfiées. Très frêle, il a tout de même assisté à la cérémonie de clôture du Mondial 2010 de football, le 11 juillet 2010, à Johannesburg.
En octobre, un ouvrage compilant des documents personnels de Nelson Mandela, intitulé «Conversations avec moi-même» a été publié dans une vingtaine de pays, mais le nonagénaire n'a pas participé à la campagne promotionnelle. Un mois plus tard, sa fondation a exhorté ses admirateurs à ne plus tenter de le contacter. Sur internet, les messages de solidarité affluaient. «Seigneur, protège Mandela, le monde n'est pas prêt à le perdre», pouvait-on lire sur Twitter.
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