(Les Afriques 28/01/2011)
Jeudi 27 janvier, les partisans de l'opposant André Mba Obame, secrétaire général du Parti Union Nationale, venus manifester, ont de nouveau été dispersés par la police à Libreville. Leur leader, réfugié au sein du siège du PNUD, s’est autoproclamé président de la république du Gabon.
Le scénario du long contentieux postélectoral de 2009 semble loin d’être terminé au Gabon. André Mba Obame, un opposant au camp présidentiel réfute toujours les résultats de la présidentielle qui avait donné Ali Bongo vainqueur en octobre 2009 avec 41,79% des voix suivi de Pierre Mamboundou (25,66%) et Mba Obame (25,33%). Pour mémoire, des violences avaient alors fait plusieurs morts (3 morts d’après le pouvoir, et au moins 5 selon l'opposition), en septembre à Port-Gentil.
Profitant de la vague de remous qui secoue le continent (révolution du jasmin, situation en Côte d’Ivoire, révoltes en Egypte), Mba Obame a prononcé, mardi 25 janvier, un serment d’investiture au siège de son parti avant de former son gouvernement. Pour sceller son action, il a alors déclaré sur la chaine de télévision TV+ que : « Le vote des Gabonais est plus fort que la décision d’une Cour constitutionnelle aux ordres ».
La réaction du pouvoir en place ne s’est pas fait attendre. Accusé de haute trahison, l’opposant a été pourchassé. C’est de justesse qu’il s’est retranché dans les locaux du PNUD à Libreville avec quelques membres de son parti. Aussi, la dissolution de son parti, l’Union nationale a immédiatement été décidée dans la soirée. Jean François Ndongou, ministre de l’intérieur l’a confirmé mercredi 26 janvier. Les manifestants, qui campaient depuis au siège du PNUD ont été dispersés, et le personnel a même vidé les lieux pour éviter d’éventuelles représailles.
Quoi qu’il en soit sa télévision a été suspendue pour 3 mois, et le pouvoir en place menacent de radier de la fonction publique André Mba Obame et ses lieutenants, qui, dit-il, ne bénéfice plus de l’immunité parlementaire. Pourtant, en dépit de toutes ces mesures énergiques, le Conseil des ministres, présidé par Ali Bongo, à Tchibanga (sud-ouest), a semblé se désintéresser d’une contestation qualifiée de mineure.
Dans tous les cas, l’Union Africaine est pour le moins préoccupée par cette action qui intervient quelque 17 mois après l’élection présidentielle.
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