(Le Nouvel Observateur 27/01/2011)
ABIDJAN — La Banque centrale des Etats de l'Afrique de l'Ouest (BCEAO) a annoncé jeudi la fermeture jusqu'à nouvel ordre de ses bureaux à Abidjan pour protester contre la prise de contrôle des lieux mercredi par les forces loyales au président sortant, Laurent Gbagbo, pour maintenir son accès aux coffres de l'Etat ivoirien.
Dans un communiqué, la BCEAO estime que la prise de contrôle de ses opérations en Côte d'Ivoire est une "violation flagrante des accords internationaux".
Dans les faits, la décision de la BCEAO coupe l'accès de Laurent Gbagbo aux coffres de l'Etat ivoirien et devrait entraîner un gel d'une partie de l'économie ivoirienne, fortement dépendante des ressources de la banque pour les transactions financières.
Comme la majeure partie de la communauté internationale, la BCEAO, basée à Dakar, au Sénégal, a reconnu la victoire à la présidentielle du 28 novembre d'Alassane Ouattara face à Laurent Gbagbo, qui refuse néanmoins de quitter le pouvoir.
Ce faisant, la BCEAO a officiellement coupé à Laurent Gbagbo l'accès aux coffres. Mais celui-ci a continué à retirer des fonds jusqu'à la démission le week-end dernier du gouverneur de la banque, un de ses alliés. Entre-temps, le président sorti a pu retirer illégalement 57 millions de francs CFA (86 millions d'euros), selon Patrick Achi, ministre des Finances du gouvernement formé par Alassane Ouattara.
Des soldats et la police militaire ont encerclé mercredi le siège de la BCEAO à Abidjan. Selon des informations de la presse ivoirienne, impossibles à vérifier de sources indépendantes, des coffres ont alors été ouverts et les caisses des guichets vidées.
Jeudi, quand les employés de la banque sont revenus travailler, les connexions informatiques avaient été coupées, empêchant aux forces loyales à Laurent Gbagbo l'accès aux fonds, selon la presse locale.
"Dans les prochains jours, si la banque centrale reste fermée, les banques commerciales ne pourront plus fonctionner", a déclaré Patrick Achi. "Cela paralysera l'activité économique dans le pays". AP
© Copyright Le Nouvel Observateur
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire