(Romandie.com 21/01/2011)
NOUAKCHOTT - Le président mauritanien Mohamed Ould Abdel Aziz a annoncé jeudi une baisse de 30% des prix de produits de première nécessité dont le sucre, le riz, l'huile et la farine de blé, qui ont récemment connu une flambée, à travers 600 points de vente dans le pays.
"L'Etat a décidé de réduire de 30% les prix des produits essentiels destinés aux plus pauvres à travers des ventes ciblées dans les boutiques-témoins", a déclaré le président Abdel Aziz lors d'une visite dans un quartier pauvre de Nouakchott. La mesure prend effet à partir de jeudi, a-t-il affirmé.
"Le phénomène de la flambée des prix est mondial. Les augmentations de prix sur le marché mondial ont varié entre 30 et 50%. Malgré cela, l'Etat mauritanien a pris ses responsabilités en décidant de subventionner les prix des produits de première nécessité en vue (d'en) faire profiter les plus pauvres et d'empêcher la détérioration de leur niveau de vie", a ajouté le chef de l'Etat mauritanien.
Cette annonce intervient alors que l'augmentation des prix des denrées de base a été à l'origine d'émeutes meurtrières dans un pays voisin, l'Algérie.
Et en Tunisie, la révolte qui a entraîné la fuite du président Zine Al Abdine Ben Ali et le renversement de son régime avait été déclenchée, à la mi-décembre, par le suicide d'un jeune chômeur diplômé, devenu depuis le symbole de la protestation contre la précarité sociale et le chômage.
"Le gouvernement veillera à ce que les couches défavorisées soient bien ciblées à travers l'ouverture de 600 boutiques témoins. Notre objectif n'est pas le commerçant ni une personne donnée. Le gouvernement vise par ces mesures les couches vulnérables", a ajouté le président Aziz.
La Mauritanie connaît depuis quelque temps une flambée des prix du sucre, de l'huile ou encore du lait en poudre, très critiquée par l'opposition.
Des élèves d'établissements scolaires avaient récemment manifesté contre la hausse des prix des denrées de base.
La Coordination de l'opposition démocratique (COD) avait organisé la semaine dernière une marche et un meeting qui avait réuni plusieurs milliers de personnes dans la capitale. Le dirigeant du principal parti d'opposition, Ahmed Ould Daddah, avait affirmé que le régime était marqué par "la corruption, la gabegie, le népotisme", en évoquant des "conditions de vie intenables".
Le vice-président du parti au pouvoir, Mohamed Yahya Ould Horma, avait quant à lui accusé l'opposition "d'utiliser le sujet des prix pour faire de la surenchère politique et de la propagande mensongère".
(©AFP)
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