(L'Avenir Quotidien 21/01/2011)
*La Russie, les Usa, la Grande Bretagne, la France, la Belgique, l’Union européenne, tous ne trouvent rien à redire sur la révision constitutionnelle. Elle est une question interne et légale.
C’est un véritable signe indien pour l’opposition congolaise. Elle a multiplié les initiatives et les déclarations qui l’ont discréditée aux yeux de l’opinion nationale qu’internationale. C’est à l’unanimité que le monde entier rejette la prétendue gravité de l’acte de révision constitutionnelle. Partant de cette gravité qui, en fait, n’est qu’une malheureuse dramatisation, l’opposition, par le secrétaire général du Mlc, faisant office de porte-parole, avait demandé à la communauté internationale de ne pas financer les élections en Rdc.
Tout cela parce qu’un tour du scrutin présidentiel a été supprimé. On sait en outre, qu’à la suite de la révision constitutionnelle, l’opposition est allée solliciter l’intervention de la Monusco, donc de la communauté internationale. C’est pour toutes ces raisons et dans ce cadre que l’on assiste à un ballai diplomatique auprès des institutions congolaises intéressées d’une manière ou d’une autre à l’organisation des élections de 2011.
Le président de l’Assemblée nationale, Evariste Boshab a rencontré hier l’Ambassadeur de l’Union européenne au cours d’un déjeuner de travail au foyer Lubumbashi du Grand Hôtel Kinshasa. L’organisation des élections de fin d’année a été au centre de cette rencontre. Le soubassement de cette préoccupation sur les élections, c’est la dernière révision constitutionnelle. Tout ce que l’opposition a dit au sujet de cette révision, c’était pour inviter la communauté internationale à désapprouver la démarche de la révision. Partant de la réaction de Louis Michel qui, pris au dépourvu par la Rfi, avait désapprouvé la démarche de la révision constitutionnelle, on s’attendait à un effet boule de neige. L’intervention musclée et visiblement orientée du cardinal Monsengwo allait également dans le sens de soulever des vagues dans la communauté internationale.
Echec et mat
Malheureusement, pour l’opposition, le mouvement n’est pas suivi par des analystes désintéressés. Parmi eux, l’ambassadeur de l’Union européenne. A la fin du déjeuner de travail, la meute de journalistes qui avaient rendez-vous à cette rencontre a voulu en savoir plus. Selon l’ambassadeur de l’Union européenne, Richard ZINK, l’Union européenne par lui, a parlé avec le président de l’Assemblée nationale de l’organisation des élections de cette année. L’ambassadeur de l’UE a insisté sur la tenue des élections libres, transparentes et démocratiques. L’accent a également été mis sur la liberté d’expression et l’accès aux médias. La question touchant au financement des élections n’a pas été au menu des entretiens parce que ne relevant pas des prérogatives de l’Assemblée nationale, à dit l’ambassadeur de l’UE. Au sujet de la révision constitutionnelle, l’ambassadeur de l’Union européenne s’est voulu tranchant. C’est une question qui entre dans les prérogatives normales de l’Assemblée nationale et du Sénat. Par conséquent, il n’est pas permis que l’UE s’en mêle si les critères d’une bonne tenue des élections démocratiques sont respectés.
Les assurances de Boshab
Le président de l’Assemblée nationale, a rassuré son interlocuteur sur l’engagement de la Rdc d’organiser une élection à laquelle on n’aura rien à reprocher. Il est vrai que l’organisation relève de la Ceni, mais la Rdc par ses institutions officielles, a rassuré Evariste Boshab, entend remplir sa part du contrat notamment en ce qui concerne la sécurité. L’accès aux médias relève des compétences du Conseil supérieur de l’audiovisuel qui sera bientôt en place pour remplacer la Haute Autorité de Médias. Evariste Boshab donné toute les assurances. Il n’y a pas de raisons que l’on ne puisse pas y croire lorsqu’on se rappelle de l’organisation presque sans faille aux élections de 2006. Cependant, faut-il faire remarquer, la sécurisation des élections et le respect du caractère libre ne dépendent pas seulement du gouvernement en place. En 2006, ce sont les candidats proches de Joseph Kabila qui avaient enduré injures, mensonges et même violence physique. Soki Bikanda, alias Somida, en sait quelque chose pour avoir été une des victimes de cette violence à Matete. On a vu à Kinshasa des bandes de militants du Mlc arracher les photos et calicots du candidat Joseph Kabila, se poster aux alentours des bureaux de vote pour demander purement et simplement de voter pour le candidat numéro 2.
Même discours chez Muzito
Le Premier Ministre, Chef du Gouvernement Adolphe MUZITO a poursuivi ce jeudi 20 janvier 2011 les consultations diplomatiques sur les élections en RD Congo. Rappelons qu’avant-hier, il avait reçu l’Ambassadeur des Usa en Rdc, l’Ambassadeur de France et celui du royaume de Belgique. Dans la suite hier, le chef du gouvernement s’est entretenu avec l’Ambassadeur de la Grande Bretagne, Neil Wigan. L’Ambassadeur de la Grande Bretagne à Kinshasa est allé parler avec le chef du gouvernement de la coopération entre les deux pays. Actualité oblige, les élections ont occupé l’essentiel des entretiens. La question de la révision constitutionnelle a également été évoquée.
A propos de la révision constitutionnelle justement, le diplomate britannique a dit que « son pays n’a pas de commentaire à faire sur la révision constitutionnelle intervenue le15 janvier 2011 et le mode du scrutin à tour unique pour l’élection présidentielle étant donné que cela relève de la cuisine intérieure de la RD Congo ». Il a émis les vœux de voir la Rdc organiser un « processus électoral libre et transparent ». En ce qui concerne le financement, la Grande Bretagne apportera son soutien à l’organisation de ces élections à la hauteur de 30 millions de dollars américains. Son pays, a-t-il indiqué, demeurera un partenaire privilégié pour la coopération économique avec la RD Congo.
L’UE s’aligne
Le Premier ministre Adolphe Muzito a eu des entretiens avec l’ambassadeur de l’Union Européenne Richard ZINK. Comme c’était le cas avec les autres ambassadeurs, il a été question des élections et de la révision constitutionnelle. A l’instar de ses autres collègues, le diplomate européen s’est réservé de commenter la révision de la Constitution et le choix du scrutin à tour unique,« rien à commenter sur cette question »,a dit M.ZINK avant de commenter les différents scrutins de l’histoire européenne depuis des années. L’essentiel, selon le vœu des pays de l’Union européenne, c’est la bonne organisation des élections. Il a rappelé les observations faites par ces pays de l’Ue. Il s’agit : du calendrier électoral, du budget électoral, de la liberté de mouvement et de la liberté d’expression pour les candidats en prévision de ces élections et enfin, de la sécurité pour tous.
Bref, le diplomate, parlant au nom de l’Union européenne, souhaite que des élections de novembre prochain en Rdc soient libres et transparentes. L’Union Européenne apportera sa contribution financière comme indiqué lors des précédentes réunions du Comité de pilotage. L’Union européenne, a fait savoir le diplomate, a avancé une partie de son financement pour la révision du fichier électoral soit près de 166 millions d’Euros.
La Russie n’est pas en reste
Pour sa part, le diplomate russe, Anatoly KLIMENKO a soutenu que la révision constitutionnelle est légale et constitutionnelle : « il n’ya pas d’ingérence à faire par la Russie ». Ceci, il a tenu à le dire avec force. Concernant le soutien de son pays aux élections de cette année, M.KLIMENKO a annoncé l’appui logistique de son pays pour le transport de matériel. Le diplomate a évoqué d’autres questions de coopération bilatérale avec la RD Congo, notamment la coopération scientifique. Adolphe Muzito, lui aussi a tenu à rassurer les partenaires quant à la transparence des élections. Il a réaffirmé l’engagement du gouvernement à contribuer à une élection modèle.
Joachim Diana G.
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