(Afriscoop 26/01/2011)
(AfriSCOOP Libreville) — Le Secrétaire Exécutif du parti de l’opposition gabonaise l’Union Nationale (UN), André Mba Obame a prêté serment ce mardi à Libreville en qualité de président de la République élu au soir du 30 août 2009 à 42% des voix et a formé "un gouvernement" de 18 ministres, a constaté un reporter d’Afriscoop à Libreville.
Après avoir ainsi posé la main sur la constitution en présence d’une foule immense au quartier général de cette formation politique, Mba Obame a tout de suite nommé son premier ministre, un professeur de l’université Omar Bongo, en la personne de Raphaël Lendoye, déniant ainsi à Ali Bongo Ondimba, reconnu en tant que président gabonais par le Conseil constitutionnel après les élections de 2009, son statu de chef d’Etat
Le premier ministre de monsieur Mba Obame a nommé à son tour, un gouvernement de 18 membres avec aux Affaires Étrangères, Ben Moubamba (ancien candidat à la présidentielle d’août 2009).
Député de Medouneu (nord), Mba Obame estime que « l’heure a sonné de rétablir la vérité » et a pris l’engagement devant la communauté nationale et internationale d’assumer son acte jusqu’au bout.
« Depuis plus d’un an, nous assistons à une véritable opération de destruction nationale sur le plan politique, sur le plan économique et sur le plan social. Le peuple Gabonais et les amis du Gabon ne se trompent pas. Ils constatent amèrement que le pays s’enfonce un peu plus chaque jour dans des inégalités sociales, la dégradation de l’économie et la négation des libertés publiques qui sont la marque de fabrique d’une dictature. Cette politique suicidaire ne peut continuer dans un pays libre et démocratique ! » a-t-il dit.
Une foule conduite par Mba Obame, son gouvernement et l’ensemble des vices présidents de l’UN dont le président du parti Zacharie Myboto s’est rendue au siège national des Nations Unies avec pour objectif de présenter « son gouvernement à la communauté internationale ».
Le Parti démocratique gabonais (Pdg, au pouvoir) à tout de suite réagi à cette déclaration, via son porte-parole Charles Mve Ellah en ces termes : " Monsieur André Mba Obame a décidé, en toute liberté, de franchir une nouvelle étape pour défier directement, de la manière la plus absurde et rétrograde, l’autorité de l’Etat investi de tous les pouvoirs, et de remettre ainsi en cause les institutions républicaines légalement constituées et établies. L’acte subversif et constitutif de tentative d’atteinte à la sécurité de l’Etat, appelle de la part des institutions républicaines, une réaction à la mesure de la gravité des faits. Cela d’autant que l’annonce mise en cause s’inscrit dans l’esprit et la lettre des propos tenus il y a déjà cinq mois par le Secrétaire Exécutif de l’Union Nationale tendant au renversement du pouvoir en place, par les armes. Ce qui, au regard de la Constitution ne peut que l’amener devant la Haute cour de justice pour « haute trahison »".
Baron d’antan du Parti démocratique gabonais et officiellement classé 3e à la présidentielle du 30 août 2009 remportée par Ali Bongo, M. Mba Obame ou « AMO » comme le surnomment ses partisans a toujours revendiqué la victoire à ce scrutin à tour unique.
Selon les résultats définitifs validés par la Cour constitutionnelle, Bongo a été élu avec 41,79% des voix devant l’opposant historique Pierre Mamboudou (2e avec 25,66%) et André Mba Obame (3e avec 25,33%).
mercredi 26 janvier 2011 par Anselme Lenoir, à Libreville, © AfriSCOOP
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