lundi 29 novembre 2010

Sommet Afrique-Union européenne:troisième rendez-vous à Tripoli

Par Marie Joannidis
Pour la troisième fois depuis 2000 et le sommet du Caire, pays africains et membres de l'Union européenne se réunissent les 29 et 30 novembre à Tripoli en Libye. Sur le thème « Investissement, croissance économique et création d’emploi », l’objectif est d’examiner les moyens pour stimuler la croissance, créer des opportunités d’emploi et consolider la relance de l’économie après la crise financière et économique mondiale.
En 2007, le sommet de Lisbonne avait défini huit domaines d'action prioritaires : paix et sécurité ; gouvernance démocratique et droits de l’Homme ; commerce, intégration régionale et infrastructures ; objectifs du Millénaire pour le développement (OMD) ; énergie ; changement climatique ; migrations, mobilité et emploi ; sciences, société de l’information. Ils seront cette année à nouveau sur la table des discussions, avec aussi l'alimentation et la sécurité alimentaire.
Le Partenariat stratégique Afrique-Union européenne représente une étape clé du dialogue et de la coopération qui lie les deux continents depuis le premier sommet du Caire en 2000. Il fait de l’Union africaine un partenaire privilégié de l’UE et considère l’Afrique « dans sa globalité », souligne-t-on à Bruxelles.
Des projets phare
A Tripoli, l’Union africaine (UA) devrait annoncer le lancement de projets-phares dans le domaine des infrastructures, un pour chacune des cinq régions d’Afrique. Mais des progrès ont, d'ores et déjà, été accomplis dans d'autres domaines. Ainsi, dans le cadre du partenariat sur la gouvernance, les responsables de l’UE et de l’UA se réunissent deux fois par an pour examiner les questions en rapport avec les droits de l’Homme. Et d’ici le prochain sommet, ils espèrent lancer une plateforme commune afin d'examiner les questions de gouvernance. En ce qui concerne le thème du changement climatique, des responsables de la Commission européenne s'attendent à ce que des engagements en faveur de son financement en Afrique soient pris en prévision de la conférence sur le changement climatique qui s'ouvre en même temps à Cancun au Mexique.
Un sujet « chaud » porte sur un partenariat sur les migrations, la mobilité et l’emploi afin de mettre de l'ordre et freiner l'immigration clandestine. Il concerne aussi bien les Africains – et notamment la Libye, lieu de passage des migrants qui rêvent de l'eldorado – que les Européens. Un Institut africain des transferts de fonds devrait être créé. Il sera chargé de renforcer la capacité des gouvernements, des banques, des expéditeurs et des bénéficiaires de transferts internationaux, du secteur privé et d'autres acteurs du continent africain, pour faire de ces transferts un réel outil de développement au service de la réduction de la pauvreté. Ce qui nécessitera des ressources humaines et financières supplémentaires.
La diaspora africaine a été désignée par l’UA comme la sixième région de l’Afrique et sa participation active au Partenariat Afrique-UE est considérée comme essentielle.
Les flux financiers de ses membres vers leurs pays d’origine dépassent, dans certains cas, les apports financiers extérieurs tels que l’aide publique au développement ou les investissements directs étrangers (IDE).
Mobiliser les compétences des immigrés, les aider à réaliser des projets d’investissement et à lancer des affaires dans leurs pays d’origine, tel est l'objectif selon des responsables à Bruxelles.
En ce qui concerne l'énergie, une première réunion à haut niveau a été organisée à Vienne les 14 et 15 septembre au cours de laquelle représentants africains et européens se sont engagés à lancer un vaste programme de coopération dans le domaine des énergies renouvelables, afin d’aider le continent africain à réaliser ses objectifs d’ici à 2020.
Un partenariat équitable
Globalement, l'accent est mis, de part et d'autre, sur le fait que l’Afrique et l’UE sont des partenaires égaux au sein de cette nouvelle relation et qu'ils discutent ouvertement, non seulement du développement et des questions africaines mais aussi des problématiques mondiales et les priorités européennes, et qu'il faut y associer la société civile.
« L'Afrique et l'Europe sont liées par l'histoire. Cette relation a été cimentée par le sommet de Lisbonne au cours duquel les deux parties sont tombées d'accord pour renforcer leur partenariat à travers une stratégie commune et un plan d'action », souligne à ce propos le président de la Commission africaine Jean Ping. « Mais beaucoup reste à faire », ajoute-t-il.
« Le temps est venu de consolider les relations UE/UA, offrant ainsi des opportunités pour un meilleur avenir pour 1,5 milliards de personnes dans 80 pays », estime pour sa part le Commissaire européen au développement Andris Piebalgs.
Ce dialogue se poursuit au-delà des sommets officiels. Ainsi, le Président de l'Union africaine Bingu Wa Mutharika et d'autres responsables africains devraient participer aux Journées européennes du développement prévues les 6 et 7 décembre à Bruxelles. Le président français, Nicolas Sarkozy, ne devait pas faire le déplacement et être représenté par la ministre des Affaires étrangères, Michèle Alliot-Marie.

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