mercredi 24 novembre 2010

Nigeria - Report de l'élection présidentielle à avril 2011

(Le Monde 24/11/2010)

L'élection présidentielle se tiendra le 9 avril 2011 au Nigeria, a annoncé mardi la Commission nationale électorale indépendante (INEC), mettant fin à des mois d'incertitude. Les élections législatives auront lieu le 2 avril et le scrutin pour l'élection des gouverneurs des trente-six Etats du pays le 16 avril, a précisé le président de la commission, Attahiru Jega, lors d'une conférence de presse à Abuja.
La violence dans le sud du pays est un des enjeux de l'élection. La récente recrudescence des attaques menées par des groupes armés contre le très lucratif secteur pétrolier a accru la pression sur le président Goodluck Jonathan, originaire de la région et candidat à sa succession en 2011.
LA RÉGION PÉTROLIFÈRE AU CŒUR DES ÉLECTIONS
Plus de cinquante personnes, dont des employés nigérians et expatriés de ce secteur, ont été enlevées au cours du trimestre écoulé dans le delta du Niger, cœur de la production pétrolière du huitième exportateur mondial de brut. Ce retour de la violence fait suite à une période d'accalmie après une amnistie présidentielle offerte en 2009 aux groupes armés. La trêve a permis à la production de remonter à environ 2,2 millions de barils par jour actuellement, contre 1 million au plus fort des troubles.
Face à la menace que présentent les attaques pour la réputation de Goodluck Jonathan, les forces de l'ordre ont riposté en annonçant l'arrestation de quelque cinq cents activistes soupçonnés de sabotages et d'enlèvements depuis deux mois.
Mais ces coups de force n'auront pas forcément les effets escomptés, à savoir une véritable pacification de la région, selon les observateurs. Ce sont des actions qui ont "des motifs politiques, pour démontrer que Jonathan à sa région sous contrôle", a estimé un diplomate occidental. "Dans le meilleur des cas, le programme d'amnistie est perçu comme ayant été bâclé et laissant sur le carreau" des bénéficiaires potentiels, selon l'analyste politique Chidi Odinkalu.
Le "manque de préparation" du chef de l'Etat face à la crise du delta "a été plutôt surprenant", juge-t-il.
Le principal groupe armé de la zone, le Mouvement pour l'émancipation du delta du Niger (MEND), qui affirme se battre au nom d'une plus juste répartition de la manne pétrolière, a multiplié les attaques violentes depuis son apparition en 2006. Le vol de brut prélevé directement sur les oléoducs qui quadrillent le delta ainsi que les enlèvements contre rançons sont des activités très lucratives auxquelles s'adonnent de nombreux gangs criminels.

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