(SYNTHESE) (Xinhuanet 25/11/2010)
LOME -- Le remplacement au Togo de neuf députés dissidents de l'Union des Forces de Changement (UFC) par la Cour constitutionnelle suscite des réactions internes dont celle de Jean-Pierre Fabre qui dit ne pas reconnaître la légalité de la haute juridiction.
M. Fabre, ex-secrétaire général de l'UFC, aujourd'hui président de l'Alliance Nationale pour le Changement (ANC), qui fait partie des députés remplacés, a qualifié l'arrêt de la Cour de "faux juridique" et déclaré vouloir entreprendre des actions contre cette décision, sans donner plus de précisions.
Le président de l'Organisation pour Bâtir dans l'Union un Togo Uni et Solidaire (OBUTS), Messan Agbeyomé Kodjo, (ancien baron dissident du Rassemblement du Peuple Togolais, RPT au pouvoir) considère, quant à lui, la décision de la Cour de "retour à l'arbitraire".
"Le souverain peuple togolais, dépositaire de tous les pouvoirs, doit reprendre en main son destin et influer sur le cours des événements afin que la Constitution soit respectée, et que des hommes vertueux épris de justice, soucieux de la cohésion nationale et de la prospérité partagée puissent valablement le représenter", a souligné M. Kodjo, appelant par ailleurs à un sursaut national et à l'union des Togolais pour "mettre fin ( selon ses propres termes) à l'incurie politique".
La Cour constitutionnelle a rendu un arrêt remplaçant les députés dissidents et transhumants de l'UFC par les candidats qui les ont directement suivis sur la liste présentée par le parti aux élections législatives d'octobre 2007.
Au cours de l'avant-dernière réunion de l'Assemblée, le président de l'hémicycle, Abass Bonfoh avait donné lecture d'une lettre portant démission de 9 députés dissidents de l'UFC parmi lesquels a été cité Jean-Pierre Fabre et Ouro Akpo Tchagnao dont la signature était apposée au bas de la lettre. Le député a nié être le signataire de la lettre et cela a provoqué un incident qui a du coup interrompu les travaux.
Saisi par le président de l'Assemblée nationale sur la base d'un engagement signé publiquement par les candidats de l'UFC à la députation d'octobre 2007 de démissionner de l'Assemblée en cas de rupture avec le parti et d'être remplacés par les candidats suivants, et sur les dispositifs juridiques prévoyant l'occupation de sièges vacants de député par leurs suppléants, la Cour a démissionné les neuf députés concernés dans un arrêt rendu lundi.
A Lomé, les militants de l'UFC et de l'ANC, le parti de Jean- Pierre Fabre et ses compagnons, observent les événements avec étonnement. Précisément dans le camp ANC, on note l'indignation et la réprobation face à l'arrêt de la haute juridiction qui est, en matière constitutionnelle, juge en premier et dernier ressort, ses décisions n'étant pas susceptibles d'appel ou de pourvoi en cassation.
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