(Les Afriques 30/11/2010)
Une soixante de chefs d’entreprises françaises venus d’Afrique sub-saharienne, d’Afrique centrale et de France se sont réunis à Dakar, les 25 et 26 novembre pour présenter leur vision des marchés africains.
Un nouveau concept sorti du bois débarque sur le marché africain : la France « économique ». Elle se veut innovante et agressive aux valeurs économiques africaines. Des personnalités françaises de renom se sont chargées de mettre en musique la nouvelle offensive et la vision à long terme des entreprises françaises : Bruno Durieux, ancien ministre du Commerce sous l’ère Bérégévoy, chef de la Commission Nationale des Conseillers du Commerce Extérieur français, Jean Marc Brault de Bournonville, président de la commission Afrique et Océan indien des CCEF et Gérard Sénac, président de la Section Sénégal.
Face à la montée en puissance des géants chinois et indiens, ces dix dernières années, sur le marché africain, les investisseurs français restent confiants, notamment en ce qui concerne le Sud du Sahara où de grands groupes français comme Axa, Bolloré, Castel, Eiffage, Vinci, Sagem, Gras Savoy, Vivendi opèrent avant et après les indépendances. Bref, les investisseurs français estiment que « l’économie africaine, épargnée par les effets dévastateurs de la crise financière internationale , est globalement dynamique et présente des perspectives de croissance de l’ordre de 5,5% en 2011 , confirmant l’attractivité de l’activité économique de la zone. »
A l’évidence, si les entreprises françaises ont perdu des parts de marché non négligeables ces dix dernières années en Afrique, au profit des Chinois et Indiens, elles tiennent encore les cartes en main et sont dans des dynamiques bien consolidées et fortement attachées à l’Afrique. Conviction de l’ex ministre français, Bruno Durieux, l’éminence grise économique du gouvernement Bérégévoy : « l’économie africaine a besoin surtout d’investissements productifs pour être mieux compétitive. Nos entreprises s’inscrivent dans une vision à long terme avec des valeurs humaines et apportent de la valeur ajoutée en termes de technologie, de savoir –faire et de management aux économies sub-sahariennes.»
A l’heure où les allocations financières de la France en direction de l’Afrique se raréfient, le partenariat win-win se révèle plus que jamais comme la nouvelle philosophie des entreprises françaises en Afrique.
Gérard Sénac, DG du groupe Eiffage, grand connaisseur de l’Afrique, est convaincu quant à lui que les entreprises françaises ont les compétences et les ressources pour développer le marché africain à travers des partenariats gagnant-gagnant (aussi bien pour l’investisseur que le tissu économique local).
« Nous avons les moyens de rebondir et de garder notre position de leader traditionnel et stratégique sur le marché africain même si nous devons prendre au sérieux nos nouveaux concurrents » a avoué Gérard Sénac
Interrogé par Les Afriques, M. Jean Marc Brault, président de la Commission Afrique et Océan indien, a reconnu que le marché africain se développe et d’ici à l’horizon 2020, risque d’exploser.
Le communiqué des investisseurs français émis à l’occasion indique que les investisseurs français accordent une grande priorité à l’agriculture et à l’agro-industrie d’Afrique riche en potentialités mais sous exploitées.
Par Ismael Aidara
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