(Afriscoop 05/05/2010)
Faure Gnassingbé a beau prêté serment devant la Cour constitutionnelle du Togo, le lundi 3 mai, il n’a toujours pas la caution du Front républicain pour l’alternance et le changement (Frac). Selon une source proche de ce regroupement de partis et d’associations d’opposition, « la résistance continue » avec des manifestations prévues ce week-end à Sokodé et Bassar.
« Nous continuons par ne pas reconnaître la victoire de Faure Gnassingbé », a déclaré à AfriSCOOP, Eric Dupy, membre de l’Union des forces de changement (Ufc), au lendemain de la prestation de serment de Faure Gnassingbé.
« Nous ne pouvons pas estimer que l’élection ait été marquée par de nombreuses fraudes et nous reconnaître dans la prestation de serment de M. Gnassingbé qui n’est qu’une tragi-comédie démarrée depuis 2005 », a-t-il ajouté.
Alors que le pouvoir affiche désormais une certaine fermeté vis-à-vis des manifestations, le Frac, lui, entend « maintenir la pression ». La preuve en est l’élargissement du calendrier des mouvements de contestation. Ce mercredi déjà, une « séance de prière » est prévue à l’église méthodiste Salem de Lomé.
Pour mémoire, les récents rendez-vous de prière du Front ont souvent tourné à des affrontements entre forces de l’ordre et militants. Des sources proches du Frac ont annoncé une centaine de blessés alors qu’aucun bilan officiel n’est rendu public.
Le samedi prochain, les contestataires prévoient descendre de nouveau dans les rues de Lomé pour honorer leur habitude hebdomadaire depuis le 6 mars, jour la proclamation de la victoire de Faure Gnassingbé par la Commission électorale nationale indépendante (Céni).
Le lendemain dimanche, la marche se poursuivra dans deux grandes villes de l’intérieur. A Sokodé et à Bassar, situées à plus de 300 km au nord de Lomé.
« Ces deux manifestations verront la présence effective des leaders du Front qui ont juré être en première ligne pour montrer leur détermination », confie à AfriSCOOP, un membre de Sursaut-Togo du Franco-togolais Kofi Yamgnane.
« Nous marcherons et si les bérets rouges veulent tirer dans la foule, ils peuvent tirer », a averti Eric Dupuy de l’Ufc. Il fait ainsi allusion à la récente manifestation de Sokodé pour laquelle des éléments parachutistes ont été déployés dans la ville, malgré le report in extremis.
« Le droit à manifester pacifiquement est un droit consacré par la Constitution togolaise et plusieurs instruments internationaux des droits de l’homme ratifiés par le Togo », a affirmé le bureau togolais du Haut Commissariat des Droits de l’Homme des Nations-Unies, dans un communiqué.
mercredi 5 mai 2010 par Maxime DOMEGNI
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