Plusieurs réalisateurs camerounais ont salué lundi le travail de leur collègue tchadien Mahamat-Saleh Haroun qui a remporté le prix du Jury du Festival de Cannes dimanche avec "Un homme qui crie n'est pas un ours qui danse".
"Quand un Africain est reconnu comme ça par sa compétence, et à ce niveau, ça veut dire que l'Afrique commence à être un acteur à part entière du 7ème art, et non plus un acteur entièrement à part comme ça a été le cas", estime le réalisateur Daouda Mouchangou auteur notamment de "La tragédie de Wabo Deffo", du "Procès de Madame" ou encore de "Japhet et Ginette".
"Nous avons beaucoup de défis à relever. Il faut que d'autres cinéastes puissent arriver à ce niveau. Au Cameroun, il y a des réalisateurs qui peuvent y arriver, mais il faudrait un encadrement et un financement adéquats", ajoute-t-il.
"Je suis très content pour lui et pour l'Afrique. C'est un grand cinéaste qui mène une carrière assez constante depuis une vingtaine d'années", estime le producteur-réalisateur Bassek ba Kobhio, à qui l'on doit notamment "Sango Malo" (1991) et "Le silence de la forêt" (2003).
Il y voit aussi un signal pour l'Afrique: "Ca veut dire qu'il faut qu'il y ait des films, que les gens travaillent".
La réalisatrice Yolande Ekoumou, auteur notamment de "L'héritage" (2000) et de plusieurs séries télévisées, estime elle que le prix du Jury est "un honneur pour le Tchad, l'Afrique centrale et l'Afrique en général".
"Je pense que (Mahamat-Saleh Haroun) est quelqu'un qui fait du bon boulot depuis pas mal de temps, quelqu'un qui a continué à travailler. Ce n'est que justice", conclut-elle.
"Un homme qui crie n'est pas un ours qui danse", qui évoque les guerres au Tchad à travers l'histoire d'un père et d'un fils, était le premier long métrage africain en compétition à Cannes depuis treize ans.
© 2010 AFP
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