(Xinhuanet 28/05/2010)
Gilchrist Olympio, leader de l'Union des forces de changement (UFC), principal parti de l'opposition togolaise, a annoncé l'entrée de son parti dans le gouvernement de "large ouverture politique" attendu dans ce pays, lors d'un point de presse jeudi dans la capitale togolaise.
"Je prend cet engagement historique devant le peuple togolais après avoir longuement réfléchi sur les causes réelles de la crise profonde qui mine notre pays depuis des décennies et apprécié, à leur juste valeur, les résultats obtenus après un si long combat mené ensemble au prix de tant de sacrifice", a déclaré le leader de l'UFC qui a toujours rejeté toute collaboration avec le Rassemblement du peuple togolais (RPT) au pouvoir depuis sa création en 1969.
Cette décision de Gilchrist Olympio intervient à un moment où le chef de l'Etat togolais réélu Faure Gnassingbé a demandé au Premier ministre Gilbert Houngbo reconduit de former un gouvernement de "large ouverture politique" pour son second mandat de cinq ans.
Faure Gnassingbé, arrivé au pouvoir en avril 2005, a été réélu au terme de l'élection présidentielle du 4 mars dernier avec 60,33% des suffrages contre 33,93% pour Jean-Pierre Fabre, candidat de l'UFC, qui conteste toujours les résultats proclamés.
Fabre s'est autoproclamé et organise, chaque samedi depuis mars avec un collectif de partis dénommé FRAC, une marche de contestation qui s'achève avec un meeting à la plage de la capitale togolaise, à quelques encablures du Palais de la Présidence de la République.
Depuis, l'UFC est entrée dans une crise interne avec deux courants de pensée au sein du bureau national dans lequel le leader peine à asseoir son autorité, face à un front constitué par le Secrétaire général (Fabre) et le vice-président Patrick Lawson qui parle de "victoire volée" et écarte toute entrée à ce gouvernement.
Expliquant sa nouvelle position, Gilchrist Olympio indique que le "long combat" qu'il avait mené pour l'avènement de la démocratie et de l'Etat de droit au Togo ainsi que pour le plein développement social et économique du peuple togolais "n'a malheureusement pas atteint les résultats escomptés".
Il a précisé que c'est à cet égard qu'est prise "pour la première fois", après de laborieuses discussions avec le RPT, la décision de proposer au peuple togolais "une voie nouvelle de sortie des crises fondée sur l'esprit de partage du pouvoir".
Les discussions avec le parti au pouvoir sont soldées par un accord suivant lequel l'UFC rentrera au gouvernement avec sept portefeuilles ministériels dont un ministère d'Etat, participera à la formation des cabinets ministériels, désignera les responsables pour les administrations centrales, les sociétés d'Etat, les préfectures, les mairies et les ambassades.
L'accord prévoit la finalisation, dans les six mois qui suivent la mise en place du nouveau gouvernement, des réformes institutionnelles et constitutionnelles prévues par l'Accord politique global (APG) signé le 20 août 2006 par les acteurs politiques pour ramener un apaisement dans le pays, après de graves violences qui avaient émaillée l'élection présidentielle d'avril 2005 faisant environ 500 morts selon un rapport des Nations Unies.
Pour garantir le "sérieux et l'efficacité" de l'accord UFC- RPT, un Comité de suivi a été mis en place et sera présidé personnellement par Gilchrist Olympio qui a lancé un appel solennel au peuple togolais pour le soutenir dans ce qu'il a appelé sa "nouvelle démarche politique".
Il a estimé que cette issue proposée permettra de réaliser la réconciliation nationale, de consolider la paix et le redressement social et économique du Togo.
Gilchrist Olympio est le fils du premier président du Togo, Sylvanus Olympio, assassiné le 13 janvier 1963, après trois ans de régime, dans un coup d'Etat perpétré par un groupe de soldats démobilisés.
Feu, le président Général Gnassingbé Eyadèma, père de Faure Gnassingbé, qui a eu un régime de 38 ans (1967-2005), a été pendant longtemps cité comme auteur de cet assassinat qui a toujours miné la vie socio-politique au Togo et fondé la politique de contestation menée par l'opposition togolaise que Gilchrist Olympio a incarnée jusqu'ici.
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